FRÈZE R. 2010
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ÉTUDE D’UNE POPULATION DE CIRCAÈTES SUR LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME ET LES COLLÉTUDE D’UNE POPULATION DE CIRCAÈTES SUR LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME ET LES COLLINES ENVIRONNANTES Richard FRÈZE / CEEP SAINTE-BAUME Avec l’aide de : CONSEIL GÉNÉRAL DDAF 13 et 83 Espaces Naturels de Provence – CEEP Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence/Alpes du sud SOMMAIRE Page 1- INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………………. 1 2- BILAN PAR SECTEUR………………………………………………………………………………………… 3 2.1- Secteur S01 : Lare (commune de Saint-Zacharie – 83) ……………………………………………………………….3 2.2- Secteur S02 : Peyvalier (commune de Nans-les-Pins – 83) ………………………………………………………….3 2.3- Secteur S03 : Piègros (commune de Tourves – 83) …………………………………………………………………..3 2.4- Secteur S05 : Grosse Tête (commune de Signes – 83)……………………………………………………………….4 2.5- Secteur S06 : Pédimbert (commune de Signes – 83) …………………………………………………………………4 2.6- Secteur S07 : Peycaou (commune de Signes – 83) ……………………………………………………………………4 2.7- Secteur S08 : Fontblanche (commune de Roquefort-la-Bédoule – 13)…………………………………………….5 2.8- Secteur S09 : Poulinière (commune de Ceyreste – 13) ………………………………………………………………5 2.9- Secteur S10 : Grand-Vallon (commune de Roquevaire – 13) ………………………………………………………6 2.10- Secteur S11 : Millière (commune de Marseille – 13) ……………………………………………………………….7 2.11- Secteur S12 : Étoile-est (commune d’Allauch – 13) ……………………………………………………………….8 2.12- Secteur S13 : Pesque-Merlé (commune de Cuges-les-Pins – 13) …………………………………………………………. 8 2.13- Secteur S14 : Seignors (commune de Gémenos – 13) ……………………………………………………………..9 3- CONCLUSION – PERSPECTIVES – PROTECTION …………………………………………. 10 4- DONNÉES SUR LES SITES SUIVIS ET SYNTHÈSE DES REPRODUCTIONS …. 11 5- SITES DE NIDIFICATIONS TYPIQUES DU CIRCAÈTE ………………………………….. 14 6- PHOTOGRAPHIES DE JEUNES CIRCAÈTES ………………………………………………….. 15 ANNEXES ANNEXE 1 – PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE A1-1- OBJECTIFS DE L’ÉTUDE…………………………………………………………………………… A1-1 A1-2- LA ZONE D’ÉTUDE …………………………………………………………………………………… A1-2 A1-3- MÉTHODE ET MATÉRIELS POUR L’ÉTUDE…………………………………………….. A1-3 A1-4- BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………….. A1-4 A1-5- REMERCIEMENTS…………………………………………………………………………………….. A1-5 ANNEXE 2 – LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC A2-1- PORTRAIT…………………………………………………………………………………………………. A2-1 A2-2- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES……………………………………………………………… A2-3 A2-3- STATUT DE PROTECTION………………………………………………………………………… A2-3 A2-4- POUR EN SAVOIR PLUS……………………………………………………………………………. A2-4 ANNEXE 3 – CARTES CARTE 1 – SITUATION GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE…………………………….. A3-1 CARTE 2 – ZONE D’ÉTUDE (échelle 1/185000)……………………………………………………. A3-2 CARTE 3 – STATUT DU CIRCAÈTE SUR LA ZONE D’ÉTUDE (2008 ; 1/185000) … A3-3 ANNEXE 4 – POSITION DU NID DANS LA PENTE Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume Contacts : 04 91 93 32 69 / 06 81 15 49 31 / circa13@free.fr SUIVI ET ÉTUDE D’UN RAPACE FORESTIER SUR LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME ET LES COLLINES ENVIRONNANTES « LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC » BILAN POUR L’ANNÉE 2010 Richard FRÈZE 1- CEEP – SAINTE-BAUME INTRODUCTION. Dans le cadre de programmes d’études sur les rapaces de basse Provence menés par le Conservatoire Étude des Écosystèmes de Provence (CEEP), nous effectuons depuis 2001, bénévolement pendant nos moments de loisirs, le suivi systématique de la population de Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) sur le massif de la Sainte-Baume et les collines environnantes. Une présentation complète de cette étude se trouve dans l’annexe 1 ; un portrait détaillé de cette espèce remarquable dans l’annexe 2. Nous rappelons que le Circaète, comme tous les rapaces, est strictement protégé en France et qu’il se trouve sur la liste de l’annexe I de la Directive Européenne Oiseaux (DO I). A ce titre c’est une espèce qui nécessite de prendre des mesures de protection et de désigner des Zones de Protection Spéciales (ZPS). Il est également listé dans les indicateurs de gestion durable des forêts françaises (critère 4.6 des espèces menacées rencontrées en forêt, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 2000). Cette année, les premiers contacts visuels avec le Circaète ont eu lieu dès la première décade du mois de mars sur un site. On peut considérer toutefois que tous les sites étaient occupés dans la troisième décade du mois de mars. Les connaissances acquises au cours des années écoulées, aussi bien sur l’éthologie de l’espèce que sur la topographie de l’ensemble de la zone que nous comptons étudier à terme, nous permettent d’avoir une idée plus précise de la population pouvant être hébergée sur celle-ci, avec un total de 16 à 17 sites de reproduction potentiels (voir annexe 1). Si on élimine les zones très urbanisées, cela donne une densité de l’ordre de 1 couple pour 46 km2, soit 2,2 c/100 km2. Cette année nous avons contrôlé 13 sites : – douze sites, dont deux nouveaux, étaient occupés par un couple avec reproduction, – un site était occupé par un couple qui ne s’est pas reproduit. – sur deux sites, la reproduction n’a pu être prouvée qu’en fin de saison, par la présence d’un jeune volant et cantonné. Un autre couple reproducteur, a été découvert au mois d’août hors de notre zone d’étude, dans sa partie nord près de Luynes, par Mathieu BENQUET (Responsable adjoint de l’Unité territoriale Étoile-Calanques, ONF-13). Il n’a pas été pris en compte pour le calcul de nos statistiques sur la reproduction. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 1 La saison de reproduction s’est avérée assez bonne pour notre région, avec un total de 9 jeunes à l’envol pour les 12 couples qui se sont reproduits (taux de reproduction : 0,92 ; taux d’éclosion : 0,83 ; taux d’envol : 0,75 ; productivité : 0,69 ; détails dans le paragraphe 4). Quelques faits marquants pour cette année : Un nouveau site a été localisé sur la partie est du massif de l’Étoile (site 12). Il y a eu ponte mais la reproduction a échoué par abandon de l’aire ; Au nord de Signes, dans le secteur de « Pédimbert » (site 6) où nous suspections la présence d’un couple depuis plusieurs années, un immature cantonné était présent début septembre dans un vallon favorable. Ce qui fait un nouveau couple pour le flanc sud de la Sainte-Baume ; L’aire du couple nichant à l’extrémité ouest de la chaîne de la Sainte-Baume, au nord de Gémenos (site 14), a été trouvée ; Pour le site 7, « Peycaou », aucun individu n’a été vu en début de saison. Nous pensions que le site était abandonné définitivement en raison du dérangement causé par les travaux de la nouvelle carrière toute proche. En fait, lors d’une visite début septembre, un immature volait sur le site et semblait bien cantonné. D’après son comportement et les reposoirs utilisés, nous pensons que le couple est revenu nicher sur le secteur cette année et qu’il s’est installé plus au nord, à environ 500 m de l’ancienne aire ; Sur le site 8, « Fontblanche », le couple est revenu dans son secteur habituel (aire utilisée en 2008) ; Sur le site 5, « Grosse-Tête », qui semblait abandonné, un couple s’est reproduit cette année, mais il n’y a pas eu de jeune à l’envol ; Sur le site 10, « Grand-Vallon », comme l’an passé, il n’y a pas eu reproduction, mais un couple était présent régulièrement sur le secteur. Le bilan détaillé des reproductions est présenté dans le paragraphe 2. Un récapitulatif de toutes les données sur les sites et une synthèse des reproductions par année sont présentés dans le paragraphe 4 : tableaux 1, 2 et 3 ; graphique 1. Sur les cartes en annexe 3, pour les reproductions réussies l’emplacement approximatif du site de nidification utilisé cette année est indiqué par un disque de couleur rouge de 5,4 mm de diamètre, soit un cercle réel d’environ 1 km de diamètre. Un disque de couleur violette indique une reproduction commencée mais ayant échoué ; un disque de couleur bleu indique un couple non reproducteur ; un cercle de couleur bleu indique la présence d’un seul individu. Dans le cadre de ce suivi nous avons effectué cette année de l’ordre de 90 sorties sur le terrain, soit environ 240 h de présence, ce qui représente l’équivalent de 30 journées de 8 h. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 2 2- BILAN PAR SITE. 2.1- Site S01 : Lare (commune de Saint-Zacharie – 83). Le 9 mars aucun individu n’était présent sur le secteur. Le 4 juin au matin, le mâle était posé dans un pin situé à environ 75 m à l’est de l’aire et la femelle couvait sur la même aire que l’an passé. Un petit poussin en duvet blanc était légèrement visible entre les ramilles lorsque la femelle se relevait. Le nid, orienté au sud, est situé sur une grosse branche latérale d’un Pin d’Alep (Pinus halepensis), à mi-pente d’un vallon assez ouvert, sur le flanc nord de la Lare dans la partie est. Le versant est exposé au sud/sud-est. Il se situe à une altitude de l’ordre de 580 m. La colline est recouverte d’une petite pinède clairsemée avec une végétation de garrigue sur sol calcaire (Quercion ilicis). La reproduction s’est bien déroulée. Le 24 août au matin, un jeune était posé en contrebas de l’aire, à la cime d’un pin hébergeant une plateforme pour la chasse au sanglier. Après son envol il a disparu sur la pente nord de la colline faisant face à l’aire. On peut remarquer qu’après son envol, le jeune se tient principalement de ce côté du vallon ce qui empêche l’observateur de le voir s’il ne se déplace pas. C’est probablement ce qui s’est passé lors des visites des 27 et 29 juillet où l’aire était vide et le site semblait désert. 2.2- Site S02 : Peyvalier (commune de Nans-les-Pins- 83). Le 28 avril au matin, un individu vole au-dessus du site. Rejoint par un second, ils poursuivent alors un troisième individu, un intrus venant de l’ouest. La poursuite vers l’ouest dure assez longtemps, puis le couple local revient sur son site. La femelle disparaît alors que le mâle effectue un vol en feston pendant plus de 5 min. Pas de trace de la femelle sur l’aire utilisée l’an passé. Rien de visible non plus lors d’une visite le 13 juin. En fait, cette année la femelle est revenue sur l’aire utilisée en 2004 et 2005, située environ 370 m plus au sud de la précédente. Elle se trouve sur la branche latérale d’un pin d’Alep, à une altitude d’environ 550 m, avec une exposition également au sud/sud-est. Le pin fait partie d’un petit bosquet de trois grands pins, lequel est situé sur un petit versant en bordure d’une sorte de selle sur le contrefort sud du Peyvalier. Il est impossible de voir la femelle dans cette aire lorsqu’elle couve. La reproduction s’est bien déroulée. Le 27 juillet un jeune était présent dans l’aire, visible par son ombre projetée sur le tronc du grand pin qui l’abrite. Le 21 août dans l’après-midi, le jeune criait depuis les environs de l’aire alors qu’un adulte passait sur le site. 2.3- Site S03 : Piègros (commune de Tourves – 83). Le 28 avril la femelle couvait sur l’aire utilisée l’an passé. Elle est construite près du tronc, au sommet d’un Pin maritime (Pinus pinaster) se trouvant a mi-pente dans une légère concavité du relief, à une altitude d’environ 476 m. La pente principale et l’aire sont exposées au sud. On retrouve sur ces collines une végétation différente de celle des autres secteurs avec une présence très marquée de Pins maritimes à côté de Pins d’Alep. La reproduction s’est déroulée normalement. Le 27 juillet, le jeune, qui avait déjà quitté l’aire, était posé à la cime du pin. Il s’est ensuite envolé pour disparaître dans le bas du vallon. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 3 2.4- Site S05 : Grosse Tête (commune de Signes – 83). Un couple avait niché avec succès sur ce site en 2005, dans un vallon à végétation dense, sur la rive droite du Gapeau, au lieu-dit « Faïsse-Curèle ». En 2006 un seul individu était vu sur le site et depuis 2007 plus aucun. Le site semblait bien abandonné. Cette année, à notre surprise, un couple était de nouveau présent. Le 27 mai au matin les deux adultes cerclaient sur le vallon, puis le mâle partait en chasse vers l’est et la femelle disparaissait dans le secteur de l’aire. Le couple s’est reproduit mais nous avons vu aucun jeune lors de visites les 5 et 15 août. Nous pensons que la reproduction a échoué par disparition du jeune. 2.5- Site S06 : Pédimbert (commune de Signes – 83). Depuis plusieurs années nous suspections la présence d’un couple dans un des vallons situés au nord de Signes, dans le secteur de « Pédimbert »-« Massebeuf », en contrebas de la colline de la « Tête de Masson ». Deux prospections en début de saison n’avaient pas donné de résultats. Cependant, le 3 septembre dans la soirée, un immature, d’abord posé pendant 45 min au sommet d’un pylône THT, effectuait ensuite un vol plané direct pour se poser au sommet d’un Pin sylvestre (Pinus silvestris) sur le versant ouest de la colline de « Pédimbert ». Jusqu’à notre départ, il restera dans le vallon, en cerclant puis en se posant au sommet de divers arbres, pour finalement aller se reposer sur une branche basse d’un Pin d’Alep. Ce comportement indique que le jeune est cantonné dans cette zone et que très certainement un couple reproducteur y est installé. Cela porte à quatre le nombre de couples de circaètes installés sur le flanc sud de la Sainte- Baume. L’an prochain nous nous efforcerons de trouver précisément le site de nidification. 2.6- Site S07 : Peycaou (commune de Signes – 83). Ce site est resté abandonné de 2002 à 2005, tout au moins le site de nidification habituel. En 2006, 2007 et 2008, un couple s’y reproduisait de nouveau en utilisant la même aire. En 2009, il n’y a pas eu reproduction certainement en raison des dérangements dus aux travaux de la nouvelle carrière ouverte la même année à proximité immédiate du site, au lieu- dit « Croquefigue ». Cette année quelques prospections sur le secteur et ses environs, en début de saison, ne nous avaient pas permis de conclure à la présence d’un couple reproducteur. Or le 6 septembre dans l’après-midi, à notre grande surprise, nous avons pu observer longuement un circaète immature volant sur le site et semblant bien cantonné. D’après son comportement et les reposoirs utilisés, nous pensons que le couple est en fait revenu nicher sur le secteur, mais il s’est installé probablement plus au nord, à environ 500 m de l’ancienne aire. Sa grande discrétion, et un manque de chance, ne nous avait pas permis de le voir pendant la période de reproduction. L’an prochain nous nous efforcerons de trouver précisément le site de nidification. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 4 Carrière de « Croquefigue » 2.7- Site S08 : Fontblanche (commune de Roquefort-la-Bédoule – 13). Le 16 mars un individu était vu volant sur le secteur par Alain ANDRAUD du CG-13. Le 29 mars dans l’après-midi, nous avons observé le couple volant au-dessus de la route départementale, puis plus tard, sur le site même, la femelle venant se poser sur une branche basse d’un pin situé environ 50 m à l’est de l’aire utilisée en 2009. Cependant, des observations faites les 6 et 7 mai, indiquent que cette année, le couple est revenu nicher dans son secteur habituel. La femelle couve dans l’aire utilisée en 2008. Elle est située sur la branche latérale d’un Pin d’Alep, à 10-12 m de hauteur. L’orientation générale du versant du vallon est au sud-ouest, celle de l’aire sur le pin au sud-est. Ce pin se trouve à peu près à mi-hauteur de la pente à une altitude d’environ 410 m, celle du sommet du vallon étant de 440 m. La reproduction s’est déroulée correctement. Le 23 juin un poussin âgé d’environ 8 jours était visible à travers les ramilles. Le 19 août le jeune, près à voler, était encore présent sur l’aire. Les 4, 14 et 16 septembre, il volait dans le vallon à proximité de l’aire. 2.8- Site S09 : Poulinière (commune de Ceyreste – 13). Les collines de Ceyreste s’étendent d’est en ouest entre les routes départementales D3 et D559a. Cette zone présente une végétation très dégradée en « peau de Léopard » à l’ouest, ce qui constitue un excellent terrain de chasse pour le Circaète. A l’est quelques vallons plus boisés présentent une tranquillité et une exposition favorables à la nidification de l’espèce. C’est le cas du vallon de « La Poulinière » où un couple niche depuis de nombreuses années. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 5 Un individu était présent sur le site lors d’une première visite le 4 mars. Le couple s’est reproduit en utilisant la même aire que l’an dernier. Elle est construite sur la branche latérale d’un Pin d’Alep à environ 8 m de hauteur. L’orientation générale du versant du vallon est au sud, comme celle de l’aire. Le pin se trouve dans la partie supérieure de la pente à une altitude d’environ 358 m, celle du sommet du vallon étant de 375 m. La reproduction s’est déroulée normalement. Le 28 juin un jeune assez bien emplumé était visible sur l’aire, assez difficilement toutefois en raison de l’abondance de ramilles sur l’avant de la branche. Le 7 août au matin le jeune avait déjà quitté l’aire et volait avec ses parents en aval du vallon. Nous l’avons revu volant dans le secteur le 31 août, puis le 2 et le 14 septembre. 2.9- Site S10 : Grand-Vallon (commune de Roquevaire – 13). En 2007 un couple avait niché sur le secteur nord-est du massif du Garlaban, dans la partie supérieure du « Grand-Vallon ». La reproduction avait échoué, le jeune poussin ayant disparu de l’aire à l’âge d’environ 15 jours. En 2008 et 2009 nous avions observé un, puis deux individus sur le secteur, mais sans aucun indice de nidification. Cette année, depuis la fin du mois de mars, de nouveau deux individus étaient présents régulièrement sur le site, notamment le matin et le soir. Cependant, après plusieurs visites il semble bien qu’il n’y ait pas eu de ponte, ni sur l’ancienne aire, ni sur une nouvelle. Le 3 juin au matin, un oiseau a été vu rechargeant l’aire utilisée en 2007, ce qui est vraiment très tardif, d’autant qu’il est ensuite parti chasser et que l’aire était vide. Il peut y avoir plusieurs explications à ce type de comportement, les deux principales étant : un nouveau couple s’est formé, avec un individu trop jeune et pas assez mâture pour nicher ; des dérangements excessifs sur la zone de nidification en début de saison de reproduction ont perturbé le couple qui ne s’est pas reproduit. Sans vouloir favoriser pour l’instant l’une de ces hypothèses, la deuxième est envisageable, car cette année un berger est venu passer l’hiver sur le Garlaban. Il est parti dans les Alpes au mois de mai. Pendant la période d’installation du couple, ses moutons pâturaient sur de nombreux secteurs dont certains assez proches du site de nidification. De plus, le secteur du « Puits de l’Aroumi », qui vient d’être restauré cette année et qui se trouve à 250 m à vol d’oiseau de l’aire, est de plus en plus fréquenté par des randonneurs et des pratiquants de VTT, ce qui va très certainement perturber de nouveau le couple de Circaètes. Ces oiseaux sont en effet très fidèles à leur site, et s’ils sont trop dérangés, ils préfèrent souvent ne pas se reproduire plutôt que d’en changer. Pour que ce couple continue à se reproduire normalement, il faudrait, avant la prochaine saison de reproduction, mettre en place un périmètre de quiétude sur ce secteur, en limitant les accès dans les deux petits vallons qui encadrent le site de nidification à l’est et à l’ouest, et surtout sur le petit plateau qui se trouve au-dessus (voir photo ci-après). Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 6 Site de nidification du « Grand-Vallon » Puit s de l’Aroum i Pé rim è t re de quié t ude à re spe c t e r Aire 2.10- Secteur S11 : Millière (commune de Marseille – 13). Ce couple a été localisé en 2008. Le 28 mars le couple était présent sur le site. Ensuite les adultes ont été très discrets. Ce site, très proche des zones urbanisées, est heureusement assez peu fréquenté car à l’écart des chemins de randonnée du secteur. Il possède quelques bosquets de beaux pins d’Alep sur des pierriers à forte pente (> 40°). La reproduction s’est bien déroulée. Le 13 juillet, une visite à l’aire, la même depuis 2008, nous a permis d’observer un jeune âgé d’environ 6 semaines. L’aire est installée sur la branche latérale d’un pin d’Alep légèrement isolé dans une concavité du relief, à une hauteur d’environ 7 mètres, une altitude de 300 mètres et elle est exposée au sud-est. Pour la voir il faut descendre dans le vallon sur la même courbe de niveau à 50 m au sud de l’arbre. Le 21 août au matin le jeune était vu volant dans le vallon à plusieurs reprises. Malgré le violent incendie de l’an dernier, qui a détruit toute la végétation sur pratiquement la moitié ouest du secteur de chasse de ce couple, il a donc pu trouver suffisamment de nourriture pour élever un jeune, ce qui n’était pas évident à priori. Cela soulève deux questions pour lesquelles nous n’avons pas de réponse : Les reptiles ont-ils été en grande partie épargnés par le feu ou le couple a-t-il élargi son territoire de chasse ? On peut noter que pour l’instant c’est le seul couple nicheur connu sur la commune de Marseille. Toutefois des observations régulières par des agents de l’ONF-13 (David GUYADER et collaborateurs) de deux individus dans la partie sud-ouest du Massif des Calanques, sur des zones favorables à l’espèce, semblent indiquer la présence d’un couple reproducteur. Cela ferait deux couples de Circaètes nicheurs sur la commune de Marseille, ce qui est assez remarquable pour une ville de cette taille. Nous essaierons absolument de confirmer cette présence dans les années à venir. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 7 2.11- Secteur S12 : Étoile-est (commune d’Allauch – 13). Le massif de l’Étoile se trouve au nord de Marseille. La présence de circaètes sur le versant sud de ce massif était connue depuis une vingtaine d’années avec une estimation de deux couples nicheurs. Cependant lors d’un très violent incendie en juillet 1997, toute la forêt de la partie ouest du massif a été entièrement détruite et seules quelques pinèdes de la partie est ont été épargnées. Cette année, en début de saison, nous avons donc effectué plusieurs sorties pour prospecter la partie est du massif. Manifestement un couple était cantonné dans la partie haute du « Vallon de la Vache ». Le 31 mars nous avons pu localiser l’aire. Orientée au sud, elle est située sur la branche latérale d’un Pin d’Alep isolé, en bordure d’une petite falaise, sur une pente sud-est. Le 2 avril la femelle couvait, un œuf était visible dans l’aire lorsqu’elle se relevait. Malheureusement, pour des raisons que nous ignorons, la reproduction a échoué. L’œuf non éclos était présent dans l’aire, abandonnée, le 5 juillet, soit trois mois après la ponte. 2.12- Secteur S13 : Pesque-Merlé (commune de Cuges-les-Pins – 13). Depuis 2008, année de sa découverte, un couple niche dans le vallon de « Pesque-Merlé » situé dans la partie supérieure du vallon de « La Serre », au nord-est de Cuges-les-Pins. Ce vallon très étroit et fortement boisé se trouve à l’intérieur d’une propriété privée entièrement clôturée, et l’aire n’est pas visible. Le 26 avril le couple était présent sur le site. Après un vol de quelques minutes la femelle est retournée dans le secteur de l’aire. Le mâle est également venu dans le secteur en fin de soirée. La reproduction s’est déroulée correctement. Le 8 août dans l’après-midi le jeune criait alors qu’un adulte survolait le vallon. Le 25 août, le jeune avait quitté l’aire et volait dans le vallon. Il est parti en criant dans le secteur de l’aire alors qu’un adulte lui apportait une proie. Nous avons pu le photographier dans la soirée alors qu’il se posait sur un perchoir aménagé à son attention assez loin de l’aire. Il était toujours présent sur le site lors de visites effectuées le 1er, le 5 et le 10 septembre. Jeune Circaète de « Pesque-Merlé » Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 8 2.13- Secteur S14 : Seignors (commune de Gémenos – 13). L’an passé un couple a été localisé sur ce site, mais nous n’avions pas trouvé l’aire. Il y avait eu reproduction, puisque le 3 septembre au matin, un jeune criait dans le bas du vallon, puis volait ensuite avec un adulte. Cette année, le couple était de nouveau présent sur le site et nous avons pu localiser l’aire. Elle est située sur la branche latérale d’un Pin d’Alep isolé dans un éboulis à forte pente, dans la partie haute du « Vallon des Seignors ». Orientée au sud-ouest, ce qui est assez rare, elle est située à 6 m de hauteur et à une altitude de 500 m (dimensions approximatives : 60 x 80 x 10 cm). Il y a eu ponte, la femelle couvant son œuf le 5 juin. Toutefois, la reproduction a échoué, probablement en raison d’une prédation sur l’œuf. En effet, le 23 juillet l’aire était abandonnée avec de gros fragments de l’œuf à l’intérieur. Aire abandonnée Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 9 3- CONCLUSION – PERSPECTIVES – PROTECTION. Nous commençons maintenant à avoir une bonne idée de la population de Circaètes sur l’ensemble de la zone d’étude. En fait chaque massif collinéen, suivant son étendu, héberge un ou plusieurs couples, la distance moyenne entre les sites (aires) étant de l’ordre de 6 à 7 km. Pour le versant nord de la zone « Sainte-Baume », la population est maintenant bien connue et seuls trois couples s’y reproduisent régulièrement avec réussite dans des secteurs bien définis. Dans la partie extrême est/sud-est, plus éloignée et difficile d’accès, il y a probablement deux couples dont un, non encore localisé, installé dans un des nombreux vallons qui font face à la plaine de la Roquebrussanne, aux alentours du « Vallon des Cerisiers ». Pour les versants sud et sud-ouest la situation est maintenant plus claire avec sept couples possibles dont six sont connus actuellement. Pour la partie ouest et nord-ouest, trois couples sont localisés, mais il est probable que cette zone abrite encore un ou deux autres couples. La population potentielle de toute la zone d’étude peut donc être estimée à environ 16/17 couples. Treize couples, ou sites, localisés ont été suivis. Douze se sont reproduits, donnant 9 jeunes à l’envol. Cela nous donne les résultats suivants : productivité de 0,69 ; taux de reproduction de 0,92 ; taux de réussite de 0,75. Ces résultats, basés sur un nombre de couples supérieur à douze, commencent à être plus significatifs et représentatifs de la dynamique de l’espèce dans notre région de Basse-Provence. Pour l’an prochain notre objectif est de continuer le suivi des couples et des sites connus et d’essayer de localiser les autres couples suspectés. En fait, afin de mieux appréhender la dynamique de cette petite population et d’en effectuer la « veille écologique » nous souhaiterions pouvoir suivre sur plusieurs années une douzaine de couples. PROTECTION : Si l’espèce n’est pas en danger pour l’instant, sa productivité n’étant pas très élevée, il faut à tout prix éviter la disparition ou la non-reproduction de couples, suite à des dérangements dus à des activités humaines, comme ce fut le cas cette année. Si l’on souhaite le maintient sur nos massifs Provençaux de la population de cette espèce remarquable et à valeur patrimoniale forte, il est impératif : Que les vallons où se trouvent les aires demeurent calmes et sauvages. Pour cela il serait souhaitable : De ne pas créer de nouvelles voies de pénétration dans ces vallons et à proximité, de minimiser la fréquentation humaine sur les chemins existants et d’y empêcher la circulation d’engins motorisés ; D’éviter tous travaux forestiers ou d’autre nature à moins de 400 m de l’aire pendant la période de reproduction, soit entre le début mars et la fin août ; De laisser en zone de vieillissement la végétation dans les vallons où niche l’espèce afin d’y maintenir une bonne densité de grands pins ; De préserver sur l’ensemble de ces massifs, en dehors des zones strictes de nidification, des milieux semi-ouverts de qualité favorable aux reptiles, grâce notamment à une agriculture extensive en limitant les traitements chimique, des éclaircies forestières, des créations de cultures à gibiers… Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 10 4- DONNÉES SUR LES SITES SUIVIS ET SYNTHÈSE DES REPRODUCTIONS PAR ANNÉE. TABLEAU 1 BILAN DU SUIVI DES DIFFÉRENTS SITES POUR 2010 Nb d’individus Ponte Changement d’aire Éclosion Envol présents (par rapport à l’année précédente) S01 – Lare (83) couple oui non oui oui S02 – Peyvalier (83) couple oui oui oui oui S03 – Piègros (83) couple oui non oui oui S05 – Grosse Tête (83) couple oui aire non visible oui non S06 – Pédimbert (83) couple oui site découvert cette oui S07 – Peycaou (83) couple oui oui oui S08 – Fontblanche (13) couple oui oui oui oui (par déduction) année (par déduction) (par rapport à 2008) S09 – Poulinière (13) couple oui non oui oui S10 – Grand-Vallon (13) couple non S11 – Millière (13) couple oui non oui oui S13 – Pesque-Merlé (13) couple oui aire non visible oui oui (cris du jeune) S12 – Étoile est (13) couple oui aire trouvée cette non non année uniquement (abandon de l’aire) S14 – Seignors (13) couple oui non non non (prédation sur l’œuf) Nb d’individus Ponte Éclosion Envol présents S15 – Étoile ouest (13) couple non suivi cette année S16 – Calanques (13) couple non suivi cette année SITES HORS ZONE Nb d’individus Ponte Éclosion Envol présents S101 – Luynes (13) couple oui oui oui Découvert par découvert en fin de (de fait) M. BENQUET (ONF) saison (08/2010) SITES CONNUS SITES NOUVEAUX (en 2010) Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 5 Site 6 Site 7 Site 8 Site 9 Site 10 Site 11 Site 12 Site 13 Site 14 Site 15 Site 16 Site 101 : Lare : Peyvalier : Piègros : Cerisiers : Grosse Tête : Pédimbert : Peycaou : Fontblanche : Poulinière : Grand-Vallon : Millière : Étoile-est : Pesque-Merlé : Seignors : Étoile-ouest : Calanques : Luynes Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume oui (jeune volant en fin de saison) oui (jeune volant en fin de saison) (code : S01 ; commune de Saint-Zacharie – 83) ; (code : S02 ; commune de Nans-les-Pins – 83) ; (code : S03 ; commune de Tourves – 83) ; (code : S04 ; commune de La Roquebrussane – 83) ; (code : S05 ; commune de Signes – 83) ; (code : S06 ; commune de Signes – 83) ; (code : S07 ; commune de Signes – 83) ; (code : S08 ; commune de Roquefort-la-Bédoule – 13) ; (code : S09 ; commune de Ceyreste – 13) ; (code : S10 ; commune de Roquevaire – 13) ; (code : S11 ; commune de Marseille – 13) ; (code : S12 ; commune d’Allauch – 13) ; (code : S13 ; commune de Cuges-les-Pins – 13) ; (code : S15 ; commune de Gémenos – 13) ; (code : S14 ; commune de ? – 13) ; (code : S16 ; commune de Marseille – 13) ; (code : S101 ; commune de Luynes – 13) ; 11 TABLEAU 2 DONNÉES SUR LES DIFFÉRENTS SITES AVEC REPRODUCTION SUIVIS EN 2010 S01 S02 S03 S05 S06 S07 S08 S09 S11 S12 S13 S14 nord nord nord sud sud sud sud- sud- sud- nord- sud ouest ouest ouest ouest ouest Nom de code de l’aire utilisée S01-A2 S02-A1 S03-A3 S05-A1 – – S08-A4 S09-A3 S11-A1 S12-A1 S13-A1 S14-A1 Orientation générale de la pente du vallon ou sud-est sud-est sud nord- ? ? nord- sud nord sud-est est ? ouest se trouve l’aire est est Essence de l’arbre support pin pin pin pin ? ? pin pin pin pin Pin Pin d’Alep d’Alep maritime d’Alep d’Alep d’Alep d’Alep d’Alep d’Alep d’Alep Orientation de l’aire (direction de la branche sud est sud est ? ? est sud est sud ? sud- support à partir du tronc) ouest Altitude de l’aire (m ; 580 550 476 440 ? ? 400 358 316 350 520 Altitude de la partie sommitale la plus proche 620 580 526 576 ? ? 415 375 387 393 570 650 (m) Distance de l’aire la plus proche (km ; 6,5 7,2 7,2 7? ? ? 3,3 3,3 7,8 6,5 5,3 7,4 éventuellement en dehors de la zone d’étude) Date de la première visite sur le site 09/03 28/04 28/04 27/05 18/03 13/04 30/04 04/03 28/03 19/03 18/03 23/03 Date de la dernière visite sur le site 24/08 21/08 27/07 15/08 03/09 06/09 19/08 14/09 22/08 05/07 15/09 23/07 Date de ponte estimée ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ( 5 jours) Date d’envol du jeune estimée ? ? ? ? ? ? 30/08 ? ? ? ? ? ( 7 jours ; sur la base de 70 j au nid) Sites Situation par rapport à l’axe de la chaîne Sainte-Baume Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 5 Site 6 Site 7 Site 8 Site 9 Site 10 Site 11 Site 12 Site 13 Site 14 Site 15 Site 16 Site 101 10 m) : Lare : Peyvalier : Piègros : Cerisiers : Grosse Tête : Pédimbert : Peycaou : Fontblanche : Poulinière : Grand-Vallon : Millière : Étoile-est : Pesque-Merlé : Seignors : Étoile-ouest : Calanques : Luynes Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 500 (code : S01 ; commune de Saint-Zacharie – 83) ; (code : S02 ; commune de Nans-les-Pins – 83) ; (code : S03 ; commune de Tourves – 83) ; (code : S04 ; commune de La Roquebrussane – 83) ; (code : S05 ; commune de Signes – 83) ; (code : S06 ; commune de Signes – 83) ; (code : S07 ; commune de Signes – 83) ; (code : S08 ; commune de Roquefort-la-Bédoule – 13) ; (code : S09 ; commune de Ceyreste – 13) ; (code : S10 ; commune de Roquevaire – 13) ; (code : S11 ; commune de Marseille – 13) ; (code : S12 ; commune d’Allauch – 13) ; (code : S13 ; commune de Cuges-les-Pins – 13) ; (code : S15 ; commune de Gémenos – 13) ; (code : S14 ; commune de ? – 13) ; (code : S16 ; commune de Marseille – 13) ; (code : S101 ; commune de Luynes – 13) ; 12 TABLEAU 3 SYNTHÈSE DES REPRODUCTIONS PAR ANNÉE REPRODUCTIONS 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 4 Nb de sites prospectés 2003 5 7 8 9 11 11 11 13 Nb de sites occupés par 1 couple (a) 4 5 5 6 6 8 9 9 13 Nb de sites occupés par 1 seul individu (b) 0 0 0 0 1 0 0 2 0 Nb de sites avec preuve de nidification (c) 4 4 4 5 5 7 8 8 12 Nb de sites avec preuve de non nidification (d) 0 1 1 1 1 1 1 1 1 Nb de reproductions réussies jusqu’à l’éclosion (e) 1 4 4 4 4 6 8 8 10 Nb de reproductions réussies jusqu’à l’envol 1 3 4 4 4 4 8 8 9 Taux d’abstention (= d/a) 0,00 0,20 0,20 0,17 0,17 0,13 0,00 0,11 0,08 Taux de reproduction (= c/a) 1,00 0,80 0,80 0,83 0,83 0,88 1,00 0,89 0,92 Taux d’éclosion (= e/c) 0,25 1,00 1,00 0,80 0,80 0,71 1,00 1,00 0,83 Taux d’envol (ou de réussite) (= f/c) 0,25 0,75 1,00 0,80 0,80 0,57 1,00 1,00 0,75 Productivité (= f/(a+b)) 0,25 0,60 0,80 0,67 0,57 0,50 0,89 0,73 0,69 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 Distance mini entre aires voisines (km ; +/- 0,25) 11,5 23,0 – 20,0 3,3 3,3 3,3 3,3 3,0 Distance maxi entre aires voisines (km ; +/- 0,25) 12,0 23,0 – 20,0 11,5 9,8 9,8 7,2 8,8 Distance moyenne entre aires voisines (km ; +/- 0,25) 11,7 23,0 – 20,0 7,5 7,2 7,2 5,5 6,6 Altitude mini des aires (m ; 10 m) 500 570 400 400 370 352 316 316 316 Altitude maxi des aires (m ; 10 m) 500 570 400 430 485 580 580 580 580 (f) DIVERS Suivi de la reproduction depuis 2002 14 1,00 13 0,90 0,89 12 0,73 10 0,69 0,67 9 0,60 8 0,60 0,57 7 0,70 0,50 0,50 6 0,40 0,80 0,80 11 5 0,30 4 0,25 3 0,20 2 0,10 1 0 0,00 2002 2003 2004 Sites occupØs Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 2005 2006 Couples avec reproduction 2007 2008 Jeunes envolØs 2009 2010 ProductivitØ 13 5- SITES DE NIDIFICATIONS TYPIQUES DU CIRCAÈTE. Sainte-Baume – Flanc nord Sainte-Baume – Flanc sud Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 14 6- PHOTOGRAPHIES DE JEUNES CIRCAÈTES. 1- âgé d’environ 50 jours 2- âgé d’environ 95 jours Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 15 ANNEXE 1 PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE A1-1- OBJECTIFS DE L’ÉTUDE. Au cours des années 1986-1990, un groupe d’une dizaine d’ornithologues dont nous faisions partie, tous adhérents au Conservatoire Étude des Écosystèmes de Provence (CEEP), et qui avait été nommé « Groupe CEEP – SAINTE-BAUME », avait effectué un inventaire des oiseaux du massif de la Sainte- Baume. Une base de données comportant environ 10000 observations avait ainsi pu être créée. Depuis, les prospections et le travail de suivi continuent et s’effectuent plus ponctuellement sur certaines espèces ou certains milieux. Les mammifères, batraciens, reptiles, poissons et arthropodes sont également étudiés. Dans le cadre d’une actualisation des connaissances sur l’avifaune de ce massif, et plus particulièrement de celle des rapaces forestiers, nous avons commencé depuis 2002, une prospection plus approfondie des zones favorables à la nidification de ces oiseaux. Pour les années à venir, l’objectif est de continuer cette prospection et de suivre la reproduction des couples découverts dans le cadre d’une veille écologique. Les espèces plus particulièrement concernées sont : le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), la Buse variable (Buteo buteo), l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus), la Bondrée apivore (Pernis apivorus). Toutefois pour des raisons à la fois pratiques, dues au manque de temps, et de préférence personnelle, nous avons essentiellement favorisé la recherche et le suivi du Circaète, sans négliger bien entendu toute observation, trace et indice de présence des autres espèces. En effet, cet imposant rapace (voir annexe 2), de la taille de l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), est absolument remarquable par ses mœurs, l’élégance de son vol, ses techniques de chasse et aussi sa discrétion. Il nous a très rapidement séduits, ce qui nous a poussés à vouloir mieux connaître son éthologie dans notre région. En France quelques études sur cette espèce ont été effectuées dans le Massif Central et les régions de l’Ouest (2-3,5-6,12,13,22,24,29) 1 . Cette espèce a été également étudiée en Italie (7,15-16,25,27), en Espagne (1) et en Grèce (26,28,30). Par contre peu de travaux ont été réalisés sur les circaètes de Provence au niveau de l’éthologie. On trouve simplement quelques notes dans la littérature (4,7,14,17) et à notre connaissance, pratiquement aucun ornithologue local n’effectue un suivi régulier de la reproduction de cette espèce en Basse- Provence. Des études sur les trajets migratoires de l’espèce sont toutefois réalisées dans les Alpes- Maritimes et l’est du Var (31). 1 Numéros des références citées dans la bibliographie, paragraphe A1-4. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-1 A1-2- LA ZONE D’ÉTUDE (voir cartes en annexe 3). La zone étudiée, qui couvre une superficie d’environ 1000 km2 (approximativement un rectangle de 40 x 25 km), se situe dans la partie ouest du département du Var (45 %) et la partie est du département des Bouches-du-Rhône (55 %), près de la ville de Marseille (voir la remarque en fin de paragraphe). Cette zone est comprise approximativement entre : 43°12’ – 43°27’ de latitude nord 5°22’ – 5°58’ de longitude est L’altitude s’étage entre le niveau de la mer et 1148 m. Au nord, à l’ouest et au sud de la chaîne de la Sainte-Baume orientée est-ouest, dont la ligne de crête d’une longueur de 12 km culmine à 1148 m, cette zone est composée d’une multitude de massifs collinéens dont les sommets ont une altitude qui se situe entre 400 m et 800 m : Les contreforts du massif de la Sainte-Baume. Les massifs de Saint-Cyr/Carpiagne, des Calanques, de Ceyreste/La Bédoule, du Garlaban et de l’Étoile, du Regagnas. Ces collines sont entrecoupées de vallons, de petites vallées, de plateaux, de zones urbanisées autour des villages avec un habitat plus ou moins étendu et dispersé, ainsi que de petites plaines dont certaines ont conservé une activité agricole extensive. Elles sont soit assez densément boisées de pinèdes et chênaies, dans la partie nord, soit recouvertes d’une garrigue plus ou moins ouverte et dégradée avec pinède éparse, dans la partie sud. Le climat est de type méditerranéen. De mars à septembre, période de présence du Circaète, les valeurs normales moyennes de la température et de la pluviométrie sont les suivantes : température mensuelle moyenne 18,9 °C ; minimum 7 °C (mars); maximum 29,5 °C (août). pluviométrie mensuelle moyenne 39,3 mm ; minimum 9,9 mm (juillet) ; maximum 62,1 mm (avril). Au niveau de la végétation, les essences de grande taille présentes sur les sites de nidification sont principalement le pin d’Alep (Pinus halepinsis), puis le chêne vert (Quercus ilex). Sur certains sites on rencontre également quelques plantations localisées de pin sylvestre (Pinus silvestris) et de pin maritime (Pinus pinaster). Parmi les arbustes, les principaux sont le chêne kermès (Quercus coccifera), le genévrier de Phénicie (Juniperus phoenicea), le genévrier oxycèdre (Juniperus oxycedrus), le filaria (Phillyrea angustifolia) et sur certains sites le sumac des corroyeurs (Rhus coriaria) et l’arbousier (Arbustus unedo). Les connaissances acquises au fil des années écoulées, aussi bien sur l’éthologie de l’espèce que sur la topographie de l’ensemble de la zone étudiée, nous ont conduit à envisager l’existence d’un certain nombre de territoires potentiels, à partir de la topographie du terrain, de la présence de biotopes favorables à l’espèce et des données sur les distances moyennes entre couples (3, 11, 13, 16). Nous pouvons estimer une densité moyenne sur les zones favorables de 2,2 couples/100 km2. Dans ces conditions cette zone héberge probablement entre 16 et 17 couples de Circaètes. Actuellement seize sites sont localisés avec la répartition suivante : Massif de la Sainte Baume : 9 sites (dont 1 à confirmer) Massif de Saint-Cyr / Carpiagne : 1 site Massif des Calanques : 1 site (à confirmer) Massif de Ceyreste / La Bédoule : 2 sites Massif du Garlaban : 1 site Massif de l’Étoile-est : 1 site Massif de l’Étoile-ouest : 1 site (à confirmer) Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-2 Les territoires ou sites identifiés jusqu’à présent sont numérotés de 1 à 16 et les noms suivants leur ont été attribués (voir cartes de l’annexe 3) : Site 1 Site 2 Site 3 Site 4 Site 5 Site 6 Site 7 Site 8 Site 9 Site 10 Site 11 Site 12 Site 13 Site 14 Site 15 Site 16 : Lare : Peyvalier : Piègros : Cerisier : Grosse Tête : Pédimbert : Peycaou : Fontblanche : Poulinière : Grand-Vallon : Millière : Étoile-est : Pesque-Merlé : Seignors : Étoile-ouest : Calanques (code : S01 ; commune de Saint-Zacharie – 83) ; (code : S02 ; commune de Nans-les-Pins – 83) ; (code : S03 ; commune de Tourves – 83) ; (code : S04 ; commune de La Roquebrussanne – 83) ; (code : S05 ; commune de Signes – 83) ; (code : S06 ; commune de Signes – 83) ; (code : S07 ; commune de Signes – 83) ; (code : S08 ; commune de Roquefort-la-Bédoule – 13) ; (code : S09 ; commune de Ceyreste – 13). (code : S10 ; commune de Roquevaire – 13). (code : S11 ; commune de Marseille – 13). (code : S12 ; commune d’Allauch – 13). (code : S13 ; commune de Cuges-les-Pins – 13). (code : S14 ; commune de Gémenos – 13). (code : S15 ; commune de ? – 13) ; (code : S16 ; commune de Marseille – 13) ; REMARQUE : Pour les statistiques concernant la reproduction, nous pourrons tenir compte éventuellement de données fiables concernant des couples hors de cette zone, mais distants de moins de 40 km de notre domicile à vol d’oiseau, soit la distance approximative du couple suivi le plus éloigné actuellement à l’est de notre zone (site 5), et évoluant dans des biotopes similaires. A1-3- MÉTHODE ET MATÉRIELS POUR L’ÉTUDE. Entre le début du mois de février et la fin du mois d’août, 80 à 90 sorties sur le terrain sont effectuées, représentant environ 240 h d’observation, hors trajets, soit l’équivalent de 30 journées de 8 h. La durée des observations varie entre 0,5 h et 8 h. De février à mi-mars les sorties, moins nombreuses, permettent de repérer différents accès, les pistes, de nouveaux points d’observation intéressants, d’accéder aux aires lorsque c’est possible pour prendre leurs caractéristiques et de préparer éventuellement des affûts. Pour chaque secteur un ou plusieurs postes d’observation, situés de préférence sur une partie élevée du relief, permettent de couvrir une zone étendue avec un angle de vision d’au moins 90°. Dans la mesure du possible l’observateur est dissimulé dans la végétation, jamais à moins de 300 m d’une aire. Dans le cas d’une observation plus rapprochée, un filet de camouflage est utilisé et l’affût est limité à une heure maximum. Pour diverses raisons, il n’a pas toujours été possible de prospecter les différents secteurs évoqués plus haut avec la même intensité. Pour les observations sont utilisées : des jumelles 10 x 42 pour la recherche lointaine des rapaces en vol ; des jumelles 15 x 50 avec stabilisateur pour le repérage d’oiseaux posés ou l’observation précise d’oiseaux à moyenne distance ; une longue vue avec zoom 16-48 x 62 posée sur trépied pour l’observation détaillée d’oiseaux posés ainsi que pour la recherche et le contrôle des aires. Pour la localisation précise sur le terrain sont utilisées les cartes IGN TOP 25/3345 OT “SIGNES.TOURVES”, TOP 25/3245 ET “AUBAGNE.LA CIOTAT” et TOP 25/3145 ET “MARSEILLE”, ainsi qu’un appareil GPS portable Garmin Etrex et le logiciel Carto-Exploreur. La totalité de la zone peut être vue sur la carte IGN TOP 100/67 “MARSEILLE.CARPENTRAS” et la carte régionale IGN R18 “PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR”. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-3 A1-4- BIBLIOGRAPHIE. 1)- AMORES F., FRANCO A., 1981, “Alimentation et écologie du Circaète Jean-le-Blanc dans le sud de l’Espagne”, Alauda, 49 : 59-61. 2)- BOUDOINT Y., 1951, “Le vol du Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 19 : 1-18. 3)- BOUDOINT Y., 1953, “Étude de la biologie du Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 21 : 86-112. 4)- BILLET J.-M., 1988, “Note relative à la nidification du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus dans les Alpilles”, Faune de Provence, 9 : 92-93. 5)- BROSSET A., 1953, “Durée de l’incubation chez le Jean-le-Blanc”, Alauda, 21 : 113-114. 6)- BUREAU L. (MAYAUD N.), 1953, “Observations du Circaète Jean-le-Blanc dans l’ouest de la France”, Alauda, 21 : 115-119. 7)- CHEYLAN G., 1981, “Rapaces Méditerranéens”, Parc Naturel Régional de Corse, Centre de Recherche Ornithologique de Provence, CROP, Aix-en-Provence. 8)- CHOUSSY D., 1973, “Contribution à l’étude des rapaces d’Auvergne : Observations sur le Circaète Jean- le-Blanc”, Nos Oiseaux, 32(4) : 83-89. 9)- Del HOYO J., ELLIOTT A., SARGATAL J., 1994, “Handbook of the Birds of the World”, Vol. 2, Lynx Edicions, Barcelone. 10)- GÉNSBØL B., 2005, “Guide des rapaces diurnes”, 3e éd., Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. 11)- GÉROUDET P., 2000, “Les rapaces d’Europe”, 7e éd., Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. 12)- GUICHARD G., 1953, “La nidification dans l’Yonne du Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 21 : 120-123. 13)- JOUBERT B., 2001, “Le Circaète Jean-le-Blanc”, Éveil Nature, Saint-Yrieix-sur-Charente. 14)- KABOUCHE B., BAYLE P., LUCCHESI J.-L., 1996, “Mortalité du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus sur le réseau électrique aérien dans le sud-est de la France”, Faune de Provence, 17 : 101-103. 15)- PETRETTI A., PETRETTI F., 1981, “Statut en protection du Circaète, Circaetus gallicus, en Italie”, in “Rapaces Méditerranéens”. 16)- PETRETTI F., 1988, “Notes on the Behavior and Ecology of the Short-Toed Eagle in Italy”, Le Gerfaut, 78, : 261-286. 17)- THIOLLAY J.-M., 1968, “Essai sur les rapaces du Midi de la France, distribution – écologie. Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 36 : 179-189. 18)- YEATMAN D., JARRY G., 1994, “Nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de France; 1985-1989”, Société Ornithologique de France, Paris. 19)- JOUBERT B., 2001, “Données éthologiques sur la formation du couple chez le Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus”, Alauda, 70(1) : 3-8. 20)- JOUBERT B., 2002, “L’aire du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus : Données éthologiques sur la collecte de matériaux. Place du nid dans la stratégie adaptative de l’espèce”, Alauda, 70(2) : 263-270. 21)- URCUN J.-P., KABOUCHE B., 2003, “La migration postnuptiale du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus à travers les Pyrénées”, Alauda, 71(2) : 119-132. 22)- ICEM-PÉDOGOGIE FREINET, 2003, “Le Circaète Jean-le-Blanc”, BT n° 1145 : 1-33, PEMF, Mouans- Sartoux. 23)- THIOLLAY J.M. ; BRETAGNOLLE V., 2004, “Rapaces nicheurs de France”, Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. 24)- JOUBERT B., 2006, “Données sur la reproduction du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus dans la haute vallée de l’Allier (Haute-Loire, France)”, Alauda, 74(1) : 1-12. 25)- CAMPORA M., CATTANEO G., 2005, “Ageing and sexing Short-toed Eagles”, Brit. Birds, 98 : 369-380. 26)- BALAKOUDIS D.-E., VLACHOS C.-G., HOLLOWAY G.-J., 2005, “Nest spacing and breeding performance in Short-toed- Eagle Circaetus gallicus in northeast Greece”, Bird Study, 52(3) : 330-338. 27)- PETRETI F., 2008, “L’Aquila dei serpenti”, Pandion Edizioni, Rome. 28)- VLACHOS C.-G., PAPAGEORGIOU N.-K., 1994, “Diet, Breeding, Success and Nest-Site Semection of the Short-Toed Eagle (Circaetus gallicus) in Northeast Greece”, J. Raptor Res., 28(1) : 39-42. 29)- JOUBERT B., 2003, “Le Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus en Haute-Loire : données statistiques sur la reproduction dans la région de Langeac (Haut-Allier)”, Le Grand Duc, 63 : 1-6. 30)- BALAKOUDIS D.-E., 2009, “Implication for conservation of foraging sites selected by Short-toed Eagles (Ciraetus gallicus) in Greece”, Ornis Fennica, 86 : 00-00. 31)- BELAUD M., 2003, “Migrations printanière et automnale du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus dans les Alpes-Maritimes”, Faune de Provence, 21:53-60. 32)- CRAMP, S., SIMMONS, K.E.L. (eds.) 1980, “The Birds of the Western Paleartic”, Vol. 2. Oxford University Press, Oxford. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-4 A1-5- REMERCIEMENTS. Nous remercions la Direction départementale de l’Office National des Forêt du Var, en la personne de son Directeur d’Agence Monsieur Jean-Louis PESTOUR, qui depuis le début de cette étude nous a accordé l’autorisation d’emprunter les routes forestières, interdites à la circulation publique, sur les forêts domaniales de Mazaugues, de la Sainte-Baume et de Morières-Montrieux. Nous remercions également la Direction départementale de l’Office National des Forêt des Bouches- du-Rhône et plus particulièrement Messieurs Olivier FERREIRA, Mathieu BENQUET et David GUYADER, de l’Unité Territoriale Étoile-Calanques, qui nous ont accordé l’autorisation d’emprunter les routes forestières, interdites à la circulation publique, sur les forêts communales et domaniales situées sur toute la partie ouest, extrême nord-ouest et extrême sud-ouest de notre zone d’étude et qui nous ont aidé, soit personnellement, soit avec leur équipe, à la prospecter plus efficacement. Sans ces autorisations, qui nous ont aidées à accéder rapidement sur les lieux propices aux observations, il ne nous aurait pas été possible de nous rendre aussi souvent sur le terrain et de pratiquer les observations de longue durée nécessaires à cette étude. CONSEIL GÉNÉRAL Pour l’étude de la zone « Cuges/Fontblanche », qui couvre en fait une partie de la commune de Roquefort-la-Bédoule, ainsi que la zone “Millière/La Barasse”, nous tenons à remercier la Direction de l’Environnement du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, en la personne de son Directeur, Monsieur Sauveur AMICO qui nous a accordé l’autorisation d’emprunter les pistes forestières, interdites à la circulation publique, sur le Domaine de Fontblanche. Cette autorisation nous a été précieuse pour accéder facilement sur les lieux propices aux observations et rendre plus efficace notre présence sur le terrain. Nous remercions également Messieurs Lionel CHEVALIER, Jean-Marc GALIANO et Alain ANDRAUD de la Garderie Départementale de Saint-Pons ainsi que Monsieur Romuald BUDET du secteur Barasse-Arbois, pour l’intérêt qu’ils portent à notre étude. DDAF 83 et 13 Nous remercions les Directions Départementales de l’Agriculture et de la Forêt, du Var en la personne de son Ingénieur en chef Monsieur Daniel NOUALS, et des Bouches-du-Rhône en la personne de son Chef du service Forêt et Chasse Monsieur L. MICHELS, qui nous ont aimablement délivré des attestations confirmant notre étude et nous permettant d’utiliser diverses voies, interdites à la circulation publique, desservant des massifs forestiers situés dans tout le périmètre de notre zone de travail. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-5 Nous remercions le CEEP (Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence/Alpes du sud), dont les piliers des années 80/90 nous ont permis de mieux connaître les oiseaux et nous ont emmené à nous passionner pour les rapaces. C’est sous son égide que ce travail est effectué. Enfin, nous remercions : Serge GUÉRIN, Chef de triage à l’ONF et ornithologue averti à ses moments perdus, intéressé comme nous par les rapaces, avec lequel nous avons toujours le plaisir de faire quelques sorties sur le terrain, notamment pour visiter des aires en hiver. Notre ami Jean-Claude TEMPIER, membre du groupe CEEP/SAINTE-BAUME et du conseil d’administration du CEEP, passionné comme nous par les rapaces, avec qui nous effectuons des sorties régulièrement sur l’ensemble de la zone d’étude et qui nous aide efficacement dans nos prospections et notre suivi des couples. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-6 ANNEXE 2 LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC « L’aigle aux serpents » A2-1- PORTRAIT 1 . Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) est un rapace diurne de la famille des Accipitridés (aigles, vautours, milans busards, éperviers…). Par son envergure qui peut atteindre et même dépasser 1,85 m, c’est le rapace le plus imposant de France après l’Aigle royal et les vautours (fauve, moine et gypaète). Sa taille est proche de celle de l’Aigle de Bonelli. Sa tête, assez grosse et ronde, évoque celle d’une chouette. Avec le cou elle est généralement de couleur brun clair et contraste fortement avec le dessous du corps d’un blanc éclatant, parsemé de flammèches beiges. La queue est barrée de trois bandes brun noir et l’extrémité des rémiges primaires est également foncée. C’est un oiseau migrateur qui arrive dans notre région vers la mi-mars pour s’y reproduire. Il en repartira à la fin de l’été, pour rejoindre ses quartiers d’hiver en Afrique, au sud du Sahara après un long périple de plus de 4500 km. Le Circaète se distingue des autres rapaces par son régime alimentaire très spécialisé. Il se nourrit pratiquement exclusivement de reptiles (> 90 %), surtout de serpents (plus de 80 %; principalement de couleuvres), de lézards (verts, de muraille, ocellés) et d’orvets. Quelques batraciens, micromammifères et gros insectes sont capturés lorsque le temps est défavorable. Un couple qui élève un jeune consomme dans la saison de reproduction entre 700 et 800 serpents ! Le territoire de chasse est donc nécessairement très vaste, les oiseaux pouvant aller chasser jusqu’à 15 km du nid. La densité des couples est relativement faible : 1 couple pour environ 5000 ha (50 km2; approximativement un rectangle de 7 km x 7 km). Dès son arrivée sur son site de reproduction, vers la mi-mars, le couple, fidèle, entreprend la construction d’une nouvelle aire ou la restauration d’une ancienne. Le nid est petit par rapport à la taille de l’oiseau. En Provence, il est généralement situé sur la branche latérale d’un pin (Pin d’Alep ou Pin maritime), à environ 10 mètres du sol, à flanc de colline dans une concavité du relief. 1 Pour plus d’informations sur cet oiseau, vous pouvez consulter notre site web : http://circa13.free.fr Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-1 JEUNES CIRCAÈTES APRÈS L’ENVOL R. FREZE / CEEP – FONT-BLANCHE – SEPTEMBRE 2008 R. FREZE / CEEP – SAINTE-BAUME – AOÛT 2006 Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-2 La ponte d’un seul œuf a lieu généralement dans la première quinzaine d’avril. Seule la femelle couve, pendant 45 à 47 jours. Le mâle chasse et lui apporte des proies. Après l’éclosion, le jeune reste au nid pendant près de 70 jours. En fait cette durée est assez variable suivant les individus, les conditions atmosphériques, le confort de l’aire, la topographie du site… Elle peut être comprise entre 65 et 80 jours. Lorsque le jeune est âgé d’un mois, la femelle chasse et participe au nourrissage. Le jeune a besoin d’environ 120 à 150 g de nourriture par jour, ce qui représente en moyenne 1 à 3 serpents. Après l’envol, au mois d’août, le jeune dispose de deux mois pour apprendre à voler et chasser, seul ou en suivant ses parents, avant de migrer en Afrique. Ce départ a lieu généralement après celui des adultes. En France, l’espèce se reproduit dans la moitié sud du pays, dans les régions au climat chaud et ensoleillé, donc riches en reptiles. En Provence, Alpes et Alpes-Maritimes, les zones favorables sont nombreuses : la population peut être estimée à environ 500 couples, avec 35 à 45 couples dans les Bouches-du-Rhône et 70 à 80 couples dans le Var. Elle est de l’ordre de 2400 couples pour toute la France. Le Circaète est un excellent planeur et son vol est majestueux. Voir voler un Circaète de près est un spectacle inoubliable. En chasse, son attitude est très caractéristique : tête baissée immobile, pattes pendantes, il effectue un vol stationnaire parfait, en se jouant du vent. Il explore ainsi la moindre parcelle de garrigue à la recherche des reptiles, entre 50 et 150 m au- dessus du sol, parfois même plus haut. La morphologie particulière de ses yeux lui donne l’acuité visuelle exceptionnelle que requiert cette technique. On estime qu’il est capable de voir un Lézard vert à plus de 200 m. Le Circaète est un oiseau farouche, méfiant et très sensible aux dérangements à moins de 400 m de l’aire : travaux forestiers, entretien sur lignes électriques, circulation des personnes et des engins motorisés… Pour sa pérennité, il est nécessaire que les lieux qu’il fréquente restent calmes et sauvages. A2-2- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES. Envergure : 1,66 à 1,88 m Longueur de la queue : 26 à 33 cm Longueur du corps : 62 à 70 cm Poids moyen : : 1700 g; : 1800 g A2-3- STATUT DE PROTECTION. Comme tous les rapaces, le Circaète Jean-le-Blanc est strictement protégé en France. Il est mentionné sur la liste de l’annexe I de la Directive Européenne Oiseaux (DO I), et à ce titre c’est une espèce qui nécessite de prendre des mesures de protection et de désigner des Zones de Protection Spéciales (ZPS). Il est également listé dans les indicateurs de gestion durable des forêts françaises (critère 4.6 des espèces menacées rencontrées en forêt, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 2000). Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-3 A2-4- POUR EN SAVOIR PLUS. GÉROUDET, P. (2000). Les rapaces d’Europe. 7e éd. Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. JOUBERT, B. (2001). Le Circaète Jean-le-Blanc. Éveil Nature, Saint-Yrieix-sur-Charente. ICEM-PÉDOGOGIE FREINET (2003). Le Circaète Jean-le-Blanc. BT n° 1145 : 1-33, PEMF, Mouans-Sartoux. THIOLLAY, J.M. & BRETAGNOLLE, V. (2004). Rapaces nicheurs de France. Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. PETRETI, F. (2008). L’Aquila dei serpenti. Pandion Edizioni, Rome. THIOLLAY, J.M. (1994). Family Accipitridae (Hawk and Eagles). Pp. 52-205 in: del Hoyo, J. Elliot, A. & Sargatal, J. eds. (1994). Handbook of the Birds of the World. Vol. 2. New World Vulture to Guineafowl. Lynx Edicions; Barcelona. CRAMP, S. & SIMMONS, K.E.L. (eds.) 1980 : The Birds of the Western Paleartic, Vol. 2. Oxford University Press, Oxford. FEMELLE ADULTE R. FRÈZE / CEEP – SAINTE-BAUME – AVRIL 2010 Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-4 ALTERCATION EN VOL ENTRE DEUX CIRCAÈTES R. FRÈZE / CEEP – SAINTE-BAUME – JUILLET 2006 CIRCAÈTE AVEC UNE COULEUVRE DE MONTPELLIER J.-C. TEMPIER / CEEP – SAINTE-BAUME – JUIN 2002 Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-5 ANNEXE 3 CARTES CARTE 1 – SITUATION GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE Sainte-Baume Étoile/Garlaban Saint-Cyr/Carpiagne Ceyreste/Fontblanche Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A3-1 CARTE 2 – ZONE D’ÉTUDE. S07 S06 (Fond de carte extrait de la carte régionale IGN R18 PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR; échelle : 1/185000) Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A3-2 CARTE 3 – STATUT DU CIRCAÈTE SUR LA ZONE D’ÉTUDE (Fond de carte extrait de la carte régionale IGN R18 PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR; échelle : 1/185000) Nidification réussie Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume Nidification avec échec Couple non reproducteur Un seul individu Site abandonné A3-3 ANNEXE 4 POSITION DU NID DANS LA PENTE Nous avons déterminé sur 8 sites, l’altitude des nids (Hn) et l’altitude de la crête du vallon (Hc) la plus proche du nid. S01 : S02 : S03 : S03 : S08 : S08 : S07 : S08 : S09 : S10 : S11 : Hn 580 500 476 477 410 388 485 417 364 587 316 Hc 620 574 526 526 432 426 530 432 383 622 387 R 0,94 0,87 0,90 0,91 0,95 0,91 0,92 0,97 0,95 0,94 0,82 Si on calcule le rapport, R, entre ces altitudes nous obtenons : R = altitude du nid / altitude de la crête = Hn / Hc; Rmin = 0,82; Rmax = 0,97; Rmoyen = 0,92 (avec un écart-type de 0,042) Habituellement la valeur moyenne de ce rapport est plus faible et proche de 0,80. Cela peut s’expliquer par le fait que sur notre zone d’étude les collines où niche le Circaète sont peu élevées. Pour avoir les meilleures conditions d’envol, et bénéficier des thermiques, les oiseaux doivent donc installer leur nid plus près de la crête. Si on porte Hn en fonction de Hc on obtient une relation linéaire avec une corrélation significative à plus de 99%. Altitude du nid versus altitude de la crête 750 y = 0,9405x – 12,103 R2 = 0,9526 650 550 450 350 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700 750 A lt it ude de la c rê t e ( m ) Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A4-1 INES ENVIRONNANTES Richard FRÈZE / CEEP SAINTE-BAUME Avec l’aide de : CONSEIL GÉNÉRAL DDAF 13 et 83 Espaces Naturels de Provence – CEEP Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence/Alpes du sud SUIVI ET ÉTUDE D’UN RAPACE FORESTIER SUR LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME ET LES COLLINES ENVIRONNANTES « LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC » BILAN POUR L’ANNÉE 2009 Richard FRÈZE 1- CEEP – SAINTE-BAUME INTRODUCTION. Dans le cadre de programmes d’études sur les rapaces de basse Provence menés par le Conservatoire Étude des Écosystèmes de Provence (CEEP), nous effectuons depuis 2001, bénévolement pendant nos moments de loisirs, le suivi systématique de la population de Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) sur le massif de la Sainte-Baume et les collines environnantes. Une présentation complète de cette étude se trouve dans l’annexe 1 ; un portrait détaillé de cette espèce remarquable dans l’annexe 2. Nous rappelons que le Circaète, comme tous les rapaces, est strictement protégé en France et qu’il se trouve sur la liste de l’annexe I de la Directive Européenne Oiseaux (DO I). À ce titre c’est une espèce qui nécessite de prendre des mesures de protection et de désigner des Zones de Protection Spéciales (ZPS). Il est également listé dans les indicateurs de gestion durable des forêts françaises (critère 4.6 des espèces menacées rencontrées en forêt, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 2000). Comme l’an passé, les premiers contacts visuels avec le Circaète ont eu lieu dans la troisième décade du mois de mars. On peut considérer que tous les sites ont été occupés entre le 16 et le 20 mars. Les connaissances acquises au cours des huit années écoulées, aussi bien sur l’éthologie de l’espèce que sur la topographie de l’ensemble de la zone que nous comptons étudier à terme, nous permettent d’avoir une idée plus précise de la population pouvant être hébergée sur celle-ci, avec un total de 14 à 15 sites de reproduction potentiels (voir annexe 1). Si on élimine les zones très urbanisées, cela donne une densité de l’ordre de 1 couple pour 56 km2 (soit 1,8 c/100 km2). Cette année nous avons contrôlé 11 sites, dont des nouveaux sur la partie ouest de la zone : – huit sites, dont un nouveau, étaient occupés par un couple avec reproduction, – un site était occupé par un couple qui ne s’est pas reproduit, – deux sites, dont un nouveau, étaient occupés par un seul individu. La saison de reproduction s’est avérée très bonne, avec un total de 8 jeunes à l’envol pour les 8 couples qui se sont reproduits (taux de réussite : 1,00 ; taux de reproduction : 0,89 ; productivité : 0,73). Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 1 Quelques faits marquants pour cette année : • Deux nouveaux sites ont été localisés : un occupé par un couple à l’extrémité ouest de la chaîne de la Sainte-Baume au nord de Gémenos (secteur 14), un autre occupé par un seul individu sur la partie est du massif de l’Étoile (secteur 12) ; • Sur le secteur 7 « Peycaou », le couple habituel était présent en début de saison, mais il ne s’est pas reproduit, certainement en raison du dérangement causé par les travaux de la nouvelle carrière toute proche ; • Sur le secteur 8 « Fontblanche » le couple s’est déplacé d’environ 500 m vers l’ouest, dans un vallon perpendiculaire à celui utilisé les années précédentes ; • Sur le secteur 10 « Grand-Vallon », comme l’an passé, il n’y a pas eu reproduction, un seul individu étant présent sur le site. Le bilan détaillé des reproductions est présenté dans le paragraphe 2. Un récapitulatif de toutes les données sur les sites et une synthèse des reproductions par année sont présentés dans le paragraphe 5 : tableaux 1, 2 et 3 ; graphique 1. Sur les cartes en annexe 3, pour les reproductions réussies l’emplacement approximatif du site de nidification utilisé cette année est indiqué par un disque de couleur rouge de 5,4 mm de diamètre, soit un cercle réel d’environ 1 km de diamètre. Un disque de couleur violette indique une reproduction commencée mais ayant échoué ; un disque de couleur bleu indique un couple non reproducteur ; un cercle de couleur bleu indique la présence d’un seul individu. Dans le cadre de ce suivi nous avons effectué cette année 70 sorties sur le terrain, soit environ 192 h de présence, ce qui représente l’équivalent de 24 journées de 8 h. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 2 2- BILAN PAR SECTEUR. 2.1- Secteur S01 : Lare (commune de Saint-Zacharie – 83). Le 10 mars aucun individu n’était présent sur le secteur. Le 19 mars un individu était vu volant sur le site. Le 24 avril la femelle couvait sur la même aire que l’an passé. Elle est située sur une grosse branche latérale d’un Pin d’Alep (Pinus halepensis), à mi-pente d’un vallon assez ouvert, sur le flanc nord de la Lare dans la partie est. Le versant est exposé au sud/sud- est. Le nid est à une altitude de l’ordre de 580 m. La colline est recouverte d’une petite pinède clairsemée avec une végétation de garrigue sur sol calcaire (Quercion ilicis). Cette aire est orientée au sud. La reproduction s’est bien déroulée. Le 11 juillet un jeune d’environ 5 semaines était visible dans l’aire, mais uniquement quand il bougeait, car celle-ci est assez profonde. Le 10 août le jeune n’était plus sur l’aire et le 26 août dans l’après-midi, sous la pluie, il criait à plusieurs reprises, posé dans pin sur le versant opposé à celui de l’aire. 2.2- Secteur S02 : Peyvalier (commune de Nans-les-Pins- 83). Aucun individu vu sur le site le 10 mars. Par contre le 24 avril la femelle couvait sur la même aire que l’an passé. Elle se trouve sur une grosse branche latérale d’un Pin d’Alep, environ à mi-pente sur le flanc sud-est du Peyvalier à une altitude d’environ 500 m. Sur cette colline quelques grands pins se dressent au milieu d’une chênaie verte. L’aire est orientée au sud-est. La reproduction s’est bien déroulée. Le 11 juillet un jeune d’environ 6/7 semaines se tenait debout contre le tronc sur la branche supportant l’aire. Le 10 août au matin, le jeune qui s’était envolé, criait depuis une pinède située au sud du site de nidification. 2.3- Secteur S03 : Piègros (commune de Tourves – 83). Aucun individu sur le site le 10 mars. Le 24 avril la femelle couvait sur une aire située environ 70 m à l’est de celle utilisée l’an dernier. C’est en fait l’aire utilisée en 2005. Elle est construite près du tronc et du sommet d’un Pin maritime (Pinus pinaster) se trouvant a mi- pente dans une légère concavité du relief à une altitude d’environ 476 m. La pente principale et l’aire sont exposées au sud. On retrouve sur ces collines une végétation différente de celle des autres secteurs avec une présence très marquée de Pins maritimes à côté de Pins d’Alep. La reproduction s’est déroulée normalement. Le 11 juillet, un jeune en plumage complet (7/8 semaines) se tenait debout sur l’aire. Le 10 août, le jeune avait quitté l’aire et se tenait à la cime d’un autre pin à environ 50 m. Il s’est ensuite envolé pour disparaître sur le flanc nord de la colline. 2.4- Secteur S07 : Peycaou (commune de Signes – 83). Ce secteur est resté abandonné de 2002 à 2005. Depuis 2006, un couple s’y reproduisait de nouveau en utilisant la même aire. Cette année, en début de saison, le 24 mars, un oiseau volait sur le site et le couple était présent début avril. Cependant il n’y a pas eu de Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 3 reproduction. Le site a été abandonné, très probablement en raison des dérangements dus aux travaux de la nouvelle carrière ouverte cette année sur le même secteur. Il sera intéressant de voir ce que fera ce couple l’an prochain. 2.5- Secteur S08 : Fontblanche (commune de Roquefort-la-Bédoule – 13). Aucun individu vu sur le site ni le 9 mars, ni le 14 mars. Le couple s’étant déplacé d’environ 500 m vers l’ouest, nous n’avons trouvé la nouvelle aire que le 5 mai. Elle est située sur la branche latérale d’un Pin d’Alep, à environ 10 m de hauteur. L’orientation générale du versant du vallon est au nord-est, celle de l’aire sur le pin à l’est. Ce pin se trouve dans la partie supérieure de la pente d’un petit vallon perpendiculaire à celui utilisé habituellement, à une altitude d’environ 400 m, celle du sommet du vallon étant de 415 m. La reproduction s’est déroulée correctement. Le 15 juillet, un jeune âgé d’environ 5 semaines était visible sur l’aire. Le 28 août il avait quitté l’aire et criait dans le vallon sans que nous ayons pu le voir. Le 17 septembre nous l’avons également entendu crier assez loin en vol. 2.6- Secteur S09 : Poulinière (commune de Ceyreste – 13). Les collines de Ceyreste s’étendent d’est en ouest entre les routes départementales D3 et D559a. Cette zone présente une végétation très dégradée en « peau de Léopard » à l’ouest, ce qui constitue un excellent terrain de chasse pour le Circaète. A l’est quelques vallons plus boisés présentent une tranquillité et une exposition favorables à la nidification de l’espèce. C’est le cas du vallon de « La Poulinière » où un couple niche depuis de nombreuses années. Alors que le 14 mars le site était désert, le 22 mars le couple était présent. Le 10 avril la femelle couvait sur une nouvelle aire située environ 200 m à l’ouest de celle utilisée l’an passé. Elle est construite sur la branche latérale d’un Pin d’Alep à environ 8 m de hauteur. L’orientation générale du versant du vallon est au sud, comme celle de l’aire. Le pin se trouve dans la partie supérieure de la pente à une altitude d’environ 358 m, celle du sommet du vallon étant de 375 m. La reproduction s’est déroulée normalement. Le 15 juillet un jeune bien emplumé était visible sur l’aire, assez difficilement toutefois en raison de l’abondance de ramilles sur l’avant de la branche. Le 20 juillet le jeune volait déjà, ce qui est assez précoce et indique que la femelle a pondu assez tôt, fin mars début avril. 2.7- Secteur S10 : Grand-Vallon (commune de Roquevaire – 13). En 2007 un couple avait niché sur le secteur nord-est du massif du Garlaban, dans la partie supérieure du « Grand-Vallon ». La reproduction avait échouée, le jeune poussin ayant disparu de l’aire à l’âge d’environ 15 jours. En 2008 nous avions observé un, puis deux individus sur le secteur, mais sans aucun indice de nidification. Cette année, un seul individu était présent en début de saison, les 30 mars et 6 avril. D’autres visites en juin, juillet et août n’ont pas permis de déceler la présence d’un couple sur tout ce secteur. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 4 2.8- Secteur S11 : Millière (commune de Marseille – 13). Ce couple a été localisé l’an dernier. Le 19 mars aucun individu n’a été vu sur le site ; par contre le 22 mars un oiseau était présent et il a amené une branche sur l’aire utilisée l’an passé. Le couple a été très discret, à tel point que nous pensions qu’il n’avait pas niché dans le secteur. Pourtant la reproduction s’est déroulée normalement. Le 28 juin un jeune âgé d’environ 6 semaines était présent dans l’aire, la même que l’an passé. Le 25 août au matin il volait avec ses parents au-dessus du site. On peut noter que pour l’instant c’est le seul couple qui niche sur la commune de Marseille. Toutefois des agents de l’ONF nous ont signalé cette année avoir observé à plusieurs reprises deux circaètes ensemble sur une zone boisée du massif des Calanques. Il se pourrait bien qu’un deuxième couple soit donc installé sur ce massif, situé également sur la commune de Marseille. Nous essaierons de confirmer cette présence dans les années à venir. 2.9- Secteur S12 : Étoile-est (commune d’Allauch – 13). Le massif de l’Étoile se trouve au nord de Marseille. La présence de circaètes sur le versant sud de ce massif était connue depuis une vingtaine d’années avec une estimation de deux couples nicheurs. Cependant lors d’un très violent incendie en juillet 1997, toute la forêt de la partie ouest du massif a été entièrement détruite et seules quelques pinèdes de la partie est ont été épargnées. Cette année, en fin de saison, nous avons effectué plusieurs sorties sur cette partie est du massif. Sur ce secteur encore favorable à l’espèce, un seul et même individu a été vu régulièrement. Le soir il venait se poser un long moment sur un pylône haute-tension à proximité d’une zone boisée, avant d’aller se percher dans un des pins de cette zone. Nous en avons déduit qu’il s’agissait d’un individu célibataire. L’an prochain nous prospecterons plus régulièrement ce secteur. 2.10- Secteur S13 : Pesque-Merlé (commune de Cuges-les-Pins – 13). L’an dernier nous avions localisé un couple dans le vallon de « Pesque-Merlé » situé dans la partie supérieure du vallon de « La Serre », au nord-est de Cuges-les-Pins. Il niche dans un vallon étroit fortement boisé, à l’intérieur d’une propriété privée entièrement clôturée et l’aire n’est pas visible. Le couple était présent sur le site le 14 avril. La reproduction s’est déroulée correctement. Le 5 septembre au matin un jeune volait au-dessus du vallon et s’est posé à la cime de pins à plusieurs reprises avant de disparaître vers le sud. Le 10 septembre au soir il a volé longuement avec ses parents sur tout le secteur. 2.11- Secteur S14 : Seignors (commune de Gémenos – 13). Depuis quelques années, des observateurs nous avaient indiqué la présence assez régulière de circaètes dans des vallons situés au nord de Gémenos, à la pointe ouest du massif de la Sainte-Baume. Cette année, grâce à une prospection intense, mais un peu tardive, sur cette zone nous avons effectivement noté la présence d’un couple avec un comportement territorial, Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 5 sans pouvoir toutefois trouver précisément le site de nidification. Cependant l’observation régulière d’un individu, certainement le mâle, en fin de journée dans les hauteurs du vallon des « Seignors » nous laisse supposer que le couple niche dans ce secteur. Il y a eu effectivement reproduction, puisque le 3 septembre au matin, un jeune criait dans le bas du vallon. Il s’est ensuite envolé pour rejoindre un adulte qui cerclait plus haut. Un autre adulte différent du précédent (plumes manquantes aux deux ailes) est également passé sur le vallon et a poursuivi un autre circaète « étranger » qui volait sur la plaine en contrebas. Il a chassé ce dernier vers l’ouest jusqu’aux contreforts du Garlaban situé de l’autre côté de la plaine en face du vallon des « Seignors », puis il est revenu vers nous. L’année prochaine une prospection assidue en début de saison devrait nous permettre de localiser précisément le site de nidification. Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 6 3- CONCLUSION – PERSPECTIVES – PROTECTION. Pour le versant nord de la zone d’étude, la population est maintenant bien connue et seuls trois couples s’y reproduisent régulièrement avec réussite dans des secteurs bien définis. Dans la partie extrême est/sud-est, plus éloignée et difficile d’accès, il y a probablement deux couples dont un installé dans un des nombreux vallons qui font face à la plaine de la Roquebrussanne, aux alentours du « Vallon des Cerisiers ». Pour les versants sud et sud-ouest la situation est maintenant plus claire avec cinq couples possibles dont quatre sont connus actuellement. Pour la partie ouest et nord-ouest, trois couples (ou sites) sont localisés, mais il est probable que cette zone abrite encore un ou deux autres couples. La population potentielle de toute la zone d’étude peut donc être estimée à environ 14/15 couples. Neuf couples localisés ont été suivis. Huit se sont reproduits avec succès donnant huit jeunes à l’envol. Ces résultats conduisent à une productivité de 0,73, un taux de reproduction de 0,89 et un taux de réussite de 1,00, ce qui correspond à une bonne année. Pour l’an prochain notre objectif est de continuer le suivi des couples et des sites connus et d’essayer de localiser les autres couples suspectés. En fait, afin de mieux appréhender la dynamique de cette petite population et d’en effectuer la « veille écologique » nous souhaiterions pouvoir suivre sur plusieurs années entre 10 et 12 couples. PROTECTION : D’ores et déjà il est clair que si l’on souhaite le maintient de la population de cette espèce remarquable, à valeur patrimoniale forte, sur nos massifs Provençaux, il est impératif : Que les vallons où se trouvent les aires demeurent calmes et sauvages. Pour cela il serait souhaitable : • De ne pas créer de nouvelles voies de pénétration dans ces vallons, de minimiser la fréquentation humaine sur les chemins existants et d’y empêcher la circulation d’engins motorisés ; • D’éviter tous travaux forestiers ou d’autre nature à moins de 400 m de l’aire pendant la période de reproduction, soit entre le début mars et la fin août ; • De laisser en zone de vieillissement la végétation dans les vallons où niche l’espèce afin d’y maintenir une bonne densité de grands pins ; De préserver sur l’ensemble de ces massifs, en dehors des zones strictes de nidification, des milieux semi-ouverts de qualité favorable aux reptiles, grâce notamment à une agriculture extensive en limitant les traitements chimique, des éclaircies forestières, des créations de cultures à gibiers… Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 7 4- SITES DE NIDIFICATIONS TYPIQUES DU CIRCAÈTE. Sainte-Baume – Flanc nord Sainte-Baume – Flanc sud Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 8 5- DONNÉES SUR LES SITES SUIVIS ET SYNTHÈSE DES REPRODUCTIONS PAR ANNÉE. TABLEAU 1 BILAN DU SUIVI DES DIFFÉRENTS SITES POUR 2009 Nb d’individus Ponte Changement d’aire Éclosion Envol présents (par rapport à l’année précédente) S01 – Lare (83) couple oui non oui oui S02 – Peyvalier (83) couple oui non oui oui S03 – Piègros (83) couple oui oui oui oui S07 – Peycaou (83) couple non – – – S08 – Fontblanche (13) couple oui oui oui oui S09 – Poulinière (13) couple oui oui oui oui 1 – – – – S11 – Millière (13) couple oui non oui oui S13 – Pesque-Merlé (13) couple oui aire non visible oui oui Nb d’individus Ponte Éclosion Envol présents S12 – Étoile est (13) 1 – – – S14 – Seignors (13) couple oui oui oui SITES CONNUS S10 – Grand-Vallon (13) SITES NOUVEAUX (2009) Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 9 TABLEAU 2 DONNÉES SUR LES DIFFÉRENTS SITES AVEC REPRODUCTION SUIVIS EN 2009 SECTEURS→ S02 S03 S08 S09 S11 S13 S14 Situation par rapport à l’axe de la chaîne nord nord nord sud- sud- sud- sud ouest Sainte-Baume ouest ouest ouest Nom de code de l’aire utilisée S01-A2 S02-A3 S03-A3 S08-A4 S09-A3 S11-A1 S13-A1 – Orientation générale de la pente du vallon ou sud-est sud-est sud nord- sud nord est ? – se trouve l’aire est Essence de l’arbre support pin pin pin pin pin pin Pin – d’Alep d’Alep maritime d’Alep d’Alep d’Alep d’Alep Orientation de l’aire (direction de la branche sud sud-est sud est sud est ? – support à partir du tronc) Altitude de l’aire (m ; ± 10 m) 580 500 476 400 358 316 ≈ 520 – Altitude de la partie sommitale la plus proche 620 574 526 415 375 387 570 – (m) Distance de l’aire la plus proche (km ; 6,5 7,2 7,2 3,3 3,3 8? 5,3 – éventuellement en dehors de la zone d’étude) Date de la première visite sur le site 10/03 10/03 10/03 14/03 14/03 28/05 29/04 03/04 Date de la dernière visite sur le site 26/08 10/08 10/08 17/09 17/09 20/08 05/09 03/09 Date de ponte estimée 15/04 14/04 07/04 20/04 05/04 01/04 ? ? (± 5 jours) Date d’envol du jeune estimée (± 7 jours ; sur la base de 70 j au nid) • • • • • • • • • • • • • • • • • S01 04/08 03/08 27/07 19/08 04/08 21/07 ? ? Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Secteur 4 Secteur 5 Secteur 5’ Secteur 6 Secteur 7 Secteur 8 Secteur 9 Secteur 10 Secteur 11 Secteur 12 Secteur 13 Secteur 14 Secteur 15 Secteur 16 : Lare : Peyvalier : Piègros : Cerisiers : Grosse Tête : Agnis : Tête de Masson : Peycaou : Fontblanche : Poulinière : Grand-Vallon : Millière : Étoile-est : Pesque-Merlé : Seignors : Étoile-ouest : Calanques Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume (code : S01 ; commune de Saint-Zacharie – 83) ; (code : S02 ; commune de Nans-les-Pins – 83) ; (code : S03 ; commune de Tourves – 83) ; (code : S04 ; commune de La Roquebrussane – 83) ; (code : S05 ; commune de Signes – 83) ; (code : S05’ ; commune de Signes – 83) ; (code : S06 ; commune de Signes – 83) ; (code : S07 ; commune de Signes – 83) ; (code : S08 ; commune de Roquefort-la-Bédoule – 13) ; (code : S09 ; commune de Ceyreste – 13) ; (code : S10 ; commune de Roquevaire – 13) ; (code : S11 ; commune de Marseille – 13) ; (code : S12 ; commune d’Allauch – 13) ; (code : S13 ; commune de Cuges-les-Pins – 13) ; (code : S15 ; commune de Gémenos – 13) ; (code : S14 ; commune de ? – 13) ; (code : S16 ; commune de Marseille – 13) ; 10 TABLEAU 3 SYNTHÈSE DES REPRODUCTIONS PAR ANNÉE SUR LE MASSIF DE LA SAINTE-BAUME ET LES COLLINES ENVIRONNANTES REPRODUCTIONS 2002 2004 2005 2006 2007 2008 2009 4 Nb de sites prospectés 2003 5 7 8 9 11 11 11 Nb de sites occupés par 1 couple (a) 4 5 5 6 6 8 9 9 Nb de sites occupés par 1 seul individu (b) 0 0 0 0 1 0 0 2 Nb de sites avec preuve de nidification (c) 4 4 4 5 5 7 8 8 Nb de sites avec preuve de non nidification (d) 0 1 1 1 1 1 1 1 Nb de reproductions réussies jusqu’à l’éclosion (e) 1 4 4 4 4 6 8 8 Nb de reproductions réussies jusqu’à l’envol 1 3 4 4 4 4 8 8 Taux d’abstention (= d/a) 0,00 0,20 0,20 0,17 0,17 0,13 0,00 0,11 Taux de reproduction (= c/a) 1,00 0,80 0,80 0,83 0,83 0,88 1,00 0,89 Taux d’éclosion (= e/c) 0,25 1,00 1,00 0,80 0,80 0,71 1,00 1,00 Taux d’envol (ou de réussite) (= f/c) 0,25 0,75 1,00 0,80 0,80 0,57 1,00 1,00 Productivité (= f/(a+b) ) 0,25 0,60 0,80 0,67 0,57 0,50 0,89 0,73 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 Distance mini entre aires voisines (km) 11,5 23,0 – 20,0 3,3 3,3 3,3 3,3 Distance maxi entre aires voisines (km) 12,0 23,0 – 20,0 11,5 9,8 9,8 7,2 Distance moyenne entre aires voisines (km) 11,7 23,0 – 20,0 7,5 7,2 7,2 5,5 Altitude mini des aires (m ; ± 10 m) 500 570 400 400 370 352 316 316 Altitude maxi des aires (m ; ± 10 m) 500 570 400 430 485 587 587 587 (f) DIVERS Suivi de la reproduction depuis 2002 1,00 14 13 0,90 0 ,8 9 12 0 ,7 3 10 0,70 0 ,6 7 9 0 ,6 0 8 0,60 0 ,5 7 7 0,50 0 ,5 0 6 0,40 0,80 0 ,8 0 11 5 0,30 4 0 ,2 5 3 0,20 2 0,10 1 0 0,00 2002 2003 Sites o ccupés Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 2004 2005 2006 Co uples avec repro ductio n 2007 Jeunes envo lés 2008 2009 P ro ductivité 11 6- PHOTOGRAPHIES DE JEUNES CIRCAÈTES. 1- âgé d’environ 50 jours 2- âgé d’environ 95 jours Richard FRÈZE/CEEP – Sainte-Baume 12 ANNEXE 1 PRÉSENTATION DE L’ÉTUDE A1-1- OBJECTIFS DE L’ÉTUDE. Au cours des années 1986-1990, un groupe d’une dizaine d’ornithologues dont nous faisions partie, tous adhérents au Conservatoire Étude des Écosystèmes de Provence (CEEP), et qui avait été nommé « Groupe CEEP – SAINTE-BAUME », avait effectué un inventaire des oiseaux du massif de la Sainte- Baume. Une base de données comportant environ 10000 observations avait ainsi pu être créée. Depuis, les prospections et le travail de suivi continuent et s’effectuent plus ponctuellement sur certaines espèces ou certains milieux. Les mammifères, batraciens, reptiles, poissons et arthropodes sont également étudiés. Dans le cadre d’une actualisation des connaissances sur l’avifaune de ce massif, et plus particulièrement de celle des rapaces forestiers, nous avons commencé depuis 2002, une prospection plus approfondie des zones favorables à la nidification de ces oiseaux. Pour les années à venir, l’objectif est de continuer cette prospection et de suivre la reproduction des couples découverts dans le cadre d’une veille écologique. Les espèces plus particulièrement concernées sont : • le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus), • l’Autour des palombes (Accipiter gentilis), • la Buse variable (Buteo buteo), • l’Épervier d’Europe (Accipiter nisus), • la Bondrée apivore (Pernis apivorus). Toutefois pour des raisons à la fois pratiques, dues au manque de temps, et de préférence personnelle, nous avons essentiellement favorisé la recherche et le suivi du Circaète, sans négliger bien entendu toute observation, trace et indice de présence des autres espèces. En effet, cet imposant rapace (voir annexe 2), de la taille de l’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata), est absolument remarquable par ses mœurs, l’élégance de son vol, ses techniques de chasse et aussi sa discrétion. Il nous a très rapidement séduits, ce qui nous a poussés à vouloir mieux connaître son éthologie dans notre région. En France quelques études sur cette espèce ont été effectuées dans le Massif Central et les régions de l’Ouest (2-3,5-6,12,13,22,24,29) 1 . Cette espèce a été également étudiée en Italie (7,15-16,25,27), en Espagne (1) et en Grèce (26,28,30). Par contre peu de travaux ont été réalisés sur les circaètes de Provence au niveau de l’éthologie. On trouve simplement quelques notes dans la littérature (4,7,14,17) et à notre connaissance, pratiquement aucun ornithologue local n’effectue un suivi régulier de la reproduction de cette espèce en Basse Provence. Des études sur les trajets migratoires de l’espèce sont toutefois réalisés dans les Alpes- Maritimes et l’est du Var (31). 1 Numéros des références citées dans la bibliographie, paragraphe A1-4. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-1 A1-2- LA ZONE D’ÉTUDE (voir cartes en annexe 3). La zone étudiée concerne d’une part le massif de la Sainte-Baume au sens large, c’est à dire la chaîne de la Sainte-Baume elle-même, avec un périmètre extérieur délimité approximativement par tous les villages du « Pays Sainte-Baume » et les routes qui les relient (Gémenos, Auriol, Saint-Zacharie, Rougiers, Tourves, La Roquebrussane, Méounes, Belgentier, Signes, Cuges-les-Pins…) et d’autre part en bordure de ce massif, la partie nord-est du massif de Sioux-Blanc, les collines de Fontblanche au sud-ouest de Cuges-les-Pins, les collines de Ceyreste, la partie est et nord du massif de l’Étoile/Garlaban et la partie est du massif de Saint-Cyr/Carpiagne. La superficie de cette zone est d’environ 920000 ha (920 km2; soit approximativement un rectangle de 40 x 23 km). Environ 45 % de cette superficie se trouvent dans le département du Var et 55 % dans celui des Bouches-du-Rhône. De façon très schématique, à côté de la chaîne principale de la Sainte-Baume orientée est-ouest, dont la ligne de crête d’une longueur de 12 km culmine à l’altitude de 1148 m, cette zone est composée d’une multitude de petites collines et massifs collinéens bas dont les sommets ont une altitude qui se situe entre 400 et 800 m, et qui sont entrecoupés de vallons, de petites vallées, de plateaux, de zones urbanisées autour des villages avec un habitat plus ou moins étendu et dispersé ainsi que de petites plaines dont certaines ont conservé une activité agricole extensive. Ces collines sont soit assez densément boisées de pinèdes et chênaies, soit recouvertes d’une garrigue plus ou moins ouverte avec pinède éparse, ou de friches avec également des zones rocheuses. C’est là un type de milieu qu’affectionne particulièrement le Circaète. Les connaissances acquises au fil des années écoulées, aussi bien sur l’éthologie de l’espèce que sur la topographie de l’ensemble de la zone étudiée, nous ont conduit à envisager l’existence d’un certain nombre de territoires potentiels, à partir de la topographie du terrain, de la présence de biotopes favorables à l’espèce et des données sur les distances moyennes entre couples (3, 11, 13, 16). Ces territoires ou secteurs sont figurés sur les cartes de l’annexe 3. Ils sont numérotés de 1 à 14 et les noms suivants leur ont été attribués : • • • • • • • • • • • • • • • Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Secteur 4 Secteur 5 Secteur 5′ Secteur 6 Secteur 7 Secteur 8 Secteur 9 Secteur 10 Secteur 11 Secteur 12 Secteur 13 Secteur 14 : Lare : Peyvalier : Piègros : Cerisiers : Grosse Tête : Agnis : Tête de Masson : Peycaou : Fontblanche : Poulinière : Grand-Vallon : Millière : Étoile-est : Pesque-Merlé : Seignors (code : S01 ; commune de Saint-Zacharie – 83) ; (code : S02 ; commune de Nans-les-Pins – 83) ; (code : S03 ; commune de Tourves – 83) ; (code : S04 ; commune de La Roquebrussanne – 83) ; (code : S05 ; commune de Signes – 83) ; (code : S05′ ; commune de Signes – 83). (code : S06 ; commune de Signes – 83) ; (code : S07 ; commune de Signes – 83) ; (code : S08 ; commune de Roquefort-la-Bédoule – 13) ; (code : S09 ; commune de Ceyreste – 13). (code : S10 ; commune de Roquevaire – 13). (code : S11 ; commune de Marseille – 13). (code : S12 ; commune d’Allauch – 13). (code : S13 ; communes de Cuges-les-Pins – 13). (code : S13 ; communes de Gémenos – 13). A1-3- MÉTHODE ET MATÉRIELS POUR L’ÉTUDE. Entre le début du mois de février et la fin du mois d’août, 60 à 70 sorties sur le terrain sont effectuées, représentant environ 192 h d’observation, hors trajets, soit l’équivalent de 24 journées de 8 h. La durée des observations varie entre 0,5 h et 8 h. De février à mi-mars les sorties, moins nombreuses, permettent de repérer différents accès, les pistes, de nouveaux points d’observation intéressants, d’accéder aux aires lorsque c’est possible pour prendre leurs caractéristiques et de préparer éventuellement des affûts. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-2 Pour chaque secteur un ou plusieurs postes d’observation, situés de préférence sur une partie élevée du relief, permettent de couvrir une zone étendue avec un angle de vision d’au moins 90°. Dans la mesure du possible l’observateur est dissimulé dans la végétation, jamais à moins de 300 m d’une aire. Dans le cas d’une observation plus rapprochée, un filet de camouflage est utilisé et l’affût est limité à une heure maximum. Pour diverses raisons, il n’a pas toujours été possible de prospecter les différents secteurs évoqués plus haut avec la même intensité. Pour les observations sont utilisées : des jumelles 10 x 42 pour la recherche lointaine des rapaces en vol ; des jumelles 15 x 50 avec stabilisateur pour le repérage d’oiseaux posés ou l’observation précise d’oiseaux à moyenne distance ; une longue vue avec zoom 16-48 x 62 posée sur trépied pour l’observation détaillée d’oiseaux posés ainsi que pour la recherche et le contrôle des aires. Pour la localisation précise sur le terrain sont utilisées les cartes IGN TOP 25/3345 OT “SIGNES.TOURVES”, TOP 25/3245 ET “AUBAGNE.LA CIOTAT” et TOP 25/3145 ET “MARSEILLE”, ainsi qu’un appareil GPS portable Garmin Etrex et le logiciel Carto-Exploreur. La totalité de la zone peut être vue sur la carte IGN TOP 100/67 “MARSEILLE.CARPENTRAS” et la carte régionale IGN R18 “PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR”. A1-4- BIBLIOGRAPHIE. 1)- 2)- 3)- 4)- 5)- 6)- 7)- 8)- 9)- 10)- 11)- 12)- 13)- 14)- 15)- 16)- 17)- 18)- 19)- 20)- 21)- 22)- 23)- 24)- 25)- AMORES F., FRANCO A., 1981, “Alimentation et écologie du Circaète Jean-le-Blanc dans le sud de l’Espagne”, Alauda, 49 : 59-61. BOUDOINT Y., 1951, “Le vol du Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 19 : 1-18. BOUDOINT Y., 1953, “Étude de la biologie du Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 21 : 86-112. BILLET J.-M., 1988, “Note relative à la nidification du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus dans les Alpilles”, Faune de Provence, 9 : 92-93. 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KABOUCHE B., BAYLE P., LUCCHESI J.-L., 1996, “Mortalité du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus sur le réseau électrique aérien dans le sud-est de la France”, Faune de Provence, 17 : 101-103. PETRETTI A., PETRETTI F., 1981, “Statut en protection du Circaète, Circaetus gallicus, en Italie”, in “Rapaces Méditerranéens”. PETRETTI F., 1988, “Notes on the Behavior and Ecology of the Short-Toed Eagle in Italy”, Le Gerfaut, 78, : 261-286. THIOLLAY J.-M., 1968, “Essai sur les rapaces du Midi de la France, distribution – écologie. Circaète Jean-le-Blanc”, Alauda, 36 : 179-189. YEATMAN D., JARRY G., 1994, “Nouvel Atlas des oiseaux nicheurs de France; 1985-1989”, Société Ornithologique de France, Paris. JOUBERT B., 2001, “Données éthologiques sur la formation du couple chez le Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus”, Alauda, 70(1) : 3-8. JOUBERT B., 2002, “L’aire du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus : Données éthologiques sur la collecte de matériaux. 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Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-3 26)- BALAKOUDIS D.-E., VLACHOS C.-G., HOLLOWAY G.-J., 2005, “Nest spacing and breeding performance in Short-toed- Eagle Circaetus gallicus in northeast Greece”, Bird Study, 52(3) : 330-338. 27)- PETRETI F., 2008, “L’Aquila dei serpenti”, Pandion Edizioni, Rome. 28)- VLACHOS C.-G., PAPAGEORGIOU N.-K., 1994, “Diet, Breeding, Success and Nest-Site Semection of the Short- Toed Eagle (Circaetus gallicus) in Northeast Greece”, J. Raptor Res., 28(1) : 39-42. 29)- JOUBERT B., 2003, “Le Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus en Haute-Loire : données statistiques sur la reproduction dans la région de Langeac (Haut-Allier)”, Le Grand Duc, 63 : 1-6. 30)- BALAKOUDIS D.-E., 2009, “Implication for conservation of foraging sites selected by Short-toed Eagles (Ciraetus gallicus) in Greece”, Ornis Fennica, 86 : 00-00. 31)- BELAUD M., 2003, “Migrations printanière et automnale du Circaète Jean-le-Blanc Circaetus gallicus dans les Alpes- Maritimes”, Faune de Provence, 21:53-60. A1-5- REMERCIEMENTS. Nous remercions la Direction départementale de l’Office National des Forêt du Var, en la personne de son Directeur d’Agence Monsieur Jean-Louis PASTOUR, qui depuis le début de cette étude nous a accordé l’autorisation d’emprunter les routes forestières, interdites à la circulation publique, sur les forêts domaniales de Mazaugues, de la Sainte-Baume et de Morières-Montrieux. Nous remercions également la Direction départementale de l’Office National des Forêt des Bouches- du-Rhône et plus particulièrement Monsieur Denis NEBEL, chef de l’Unité Territoriale Étoile- Garlaban, qui nous a accordé l’autorisation d’emprunter les routes forestières, interdites à la circulation publique, sur les forêts communales et domaniales situées sur toute la partie ouest, extrême nord-ouest et extrême sud-ouest de notre zone d’étude et qui nous a aidé, avec son équipe, à la prospecter plus efficacement. Sans ces autorisations, qui nous ont aidées à accéder rapidement sur les lieux propices aux observations, il ne nous aurait pas été possible de nous rendre aussi souvent sur le terrain et de pratiquer les observations de longue durée nécessaires à cette étude. CONSEIL GÉNÉRAL Pour l’étude de la zone « Cuges/Fontblanche », qui couvre en fait une partie de la commune de Roquefort-la-Bédoule, ainsi que la zone “Millière/La Barasse”, nous tenons à remercier la Direction de l’Environnement du Conseil Général des Bouches-du-Rhône, en la personne de son Directeur, Monsieur Sauveur AMICO qui nous a accordé l’autorisation d’emprunter les pistes forestières, interdites à la circulation publique, sur le Domaine de Fontblanche. Cette autorisation nous a été précieuse pour accéder facilement sur les lieux propices aux observations et rendre plus efficace notre présence sur le terrain. Nous remercions également Messieurs Lionel CHEVALIER, Jean-Marc GALIANO et Alain ANDRAUD de la Garderie Départementale de Saint-Pons ainsi que Monsieur Romuald BUDET du secteur Barasse-Arbois, pour l’intérêt qu’ils portent à notre étude. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-4 DDAF 83 et 13 Nous remercions les Directions Départementales de l’Agriculture et de la Forêt, du Var en la personne de son Ingénieur en chef Monsieur D. NOUALS, et des Bouches-du-Rhône en la personne de son Ingénieur en chef Monsieur F. SUSINI, qui nous ont aimablement délivré des attestations confirmant notre étude et nous permettant d’utiliser diverses voies, interdites à la circulation publique, desservant des massifs forestiers situés dans tout le périmètre de notre zone de travail. Nous remercions le CEEP (Conservatoire Études des Écosystèmes de Provence/Alpes du sud), dont les piliers des années 80/90 nous ont permis de mieux connaître les oiseaux et nous ont emmené à nous passionner pour les rapaces. C’est sous son égide que ce travail est effectué. Enfin, nous remercions : Serge GUÉRIN, Chef de triage à l’ONF et ornithologue averti à ses moments perdus, intéressé comme nous par les rapaces, avec lequel nous avons toujours le plaisir de faire quelques sorties sur le terrain, notamment pour visiter des aires en hiver. Notre ami Jean-Claude TEMPIER, membre du groupe CEEP/SAINTE-BAUME et du conseil d’administration du CEEP, passionné comme nous par les rapaces, avec qui nous effectuons des sorties régulièrement sur l’ensemble de la zone d’étude et qui nous aide dans nos prospections. Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A1-5 ANNEXE 2 LE CIRCAÈTE JEAN-LE-BLANC « L’aigle aux serpents » A2-1- PORTRAIT. Le Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus) est un rapace diurne de la famille des Accipitridés (aigles, vautours, milans busards, éperviers…). Par son envergure qui peut atteindre et même dépasser 1,85 m, c’est le rapace le plus imposant de France après l’Aigle royal et les vautours (fauve, moine et gypaète). Sa taille est proche de celle de l’Aigle de Bonelli. Sa tête, assez grosse et ronde, évoque celle d’une chouette. Avec le cou elle est généralement de couleur brun clair et contraste fortement avec le dessous du corps d’un blanc éclatant, parsemé de flammèches beiges. La queue est barrée de trois bandes brun noir et l’extrémité des rémiges primaires est également foncée. C’est un oiseau migrateur qui arrive dans notre région vers la mi-mars pour s’y reproduire. Il en repartira à la fin de l’été, pour rejoindre ses quartiers d’hiver en Afrique, au sud du Sahara après un long périple de plus de 4500 km. Le Circaète se distingue des autres rapaces par son régime alimentaire très spécialisé. Il se nourrit pratiquement exclusivement de reptiles (> 90 %), surtout de serpents (plus de 80 %; principalement de couleuvres), de lézards (verts, de muraille, ocellés) et d’orvets. Quelques batraciens, micromammifères et gros insectes sont capturés lorsque le temps est défavorable. Un couple qui élève un jeune consomme dans la saison de reproduction entre 700 et 800 serpents ! Le territoire de chasse est donc nécessairement très vaste, les oiseaux pouvant aller chasser jusqu’à 15 km du nid. La densité des couples est relativement faible : 1 couple pour environ 5000 ha (50 km2; approximativement un rectangle de 7 km x 7 km). Dès son arrivée sur son site de reproduction, vers la mi-mars, le couple, fidèle, entreprend la construction d’une nouvelle aire ou la restauration d’une ancienne. Le nid est petit par rapport à la taille de l’oiseau. En Provence, il est généralement situé sur la branche latérale d’un pin (Pin d’Alep ou Pin maritime), à environ 10 mètres du sol, à flanc de colline dans une concavité du relief. La ponte d’un seul œuf a lieu généralement dans la première quinzaine d’avril. Seule la femelle couve, pendant 45 à 47 jours. Le mâle chasse et lui apporte des proies. Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-1 JEUNES CIRCAÈTES APRÈS L’ENVOL R. FREZE / CEEP – FONT-BLANCHE – SEPTEMBRE 2008 R. FREZE / CEEP – SAINTE-BAUME – AOÛT 2006 Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-2 Après l’éclosion, le jeune reste au nid pendant près de 70 jours. En fait cette durée est assez variable suivant les individus et les conditions atmosphériques, elle est comprise entre 60 et 75 jours. Lorsqu’il est âgé d’un mois, la femelle chasse et participe au nourrissage. Après l’envol, au mois d’août, le jeune dispose de deux mois pour apprendre à voler et chasser, seul ou en suivant ses parents, avant de migrer en Afrique. Ce départ a lieu généralement après celui des adultes. En France, l’espèce se reproduit dans la moitié sud du pays, dans les régions au climat chaud et ensoleillé, donc riches en reptiles. En Provence, Alpes et Alpes-Maritimes, les zones favorables sont nombreuses : la population peut être estimée à environ 500 couples, avec 35 à 45 couples dans les Bouches-du-Rhône et 70 à 80 couples dans le Var. Elle est de l’ordre de 2400 couples pour toute la France. Le Circaète est un excellent planeur et son vol est majestueux. Voir voler un Circaète de près est un spectacle inoubliable. En chasse, son attitude est très caractéristique : tête baissée immobile, pattes pendantes, il effectue un vol stationnaire parfait, en se jouant du vent. Il explore ainsi la moindre parcelle de garrigue à la recherche des reptiles, entre 50 et 150 m au- dessus du sol. La morphologie particulière de ses yeux lui donne l’acuité visuelle exceptionnelle que requiert cette technique. On estime qu’il est capable de voir un Lézard vert à plus de 200 m. Le Circaète est un oiseau farouche, méfiant et très sensible aux dérangements à moins de 400 m de l’aire : travaux forestiers, entretien sur lignes électriques, circulation des personnes et des engins motorisés… Pour sa pérennité, il est nécessaire que les lieux qu’il fréquente restent calmes et sauvages. A2-2- DONNÉES MORPHOMÉTRIQUES. Envergure : 1,66 à 1,88 m Longueur de la queue : 26 à 33 cm Longueur du corps : 62 à 70 cm Poids moyen : ♂ : 1700 g; ♀ : 1800 g A2-3- STATUT DE PROTECTION. Comme tous les rapaces, le Circaète Jean-le-Blanc est strictement protégé en France. Il est mentionné sur la liste de l’annexe I de la Directive Européenne Oiseaux (DO I), et à ce titre c’est une espèce qui nécessite de prendre des mesures de protection et de désigner des Zones de Protection Spéciales (ZPS). Il est également listé dans les indicateurs de gestion durable des forêts françaises (critère 4.6 des espèces menacées rencontrées en forêt, Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 2000). A2-4- POUR EN SAVOIR PLUS. GÉROUDET P., 2000, “Les rapaces d’Europe”, 7e éd., Delachaux et Niestlé, Lausanne-Paris. JOUBERT B., 2001, “Le Circaète Jean-le-Blanc”, Éveil Nature, Saint-Yrieix-sur-Charente. ICEM-PÉDOGOGIE FREINET, 2003, “Le Circaète Jean-le-Blanc”, BT n° 1145 : 1-33, PEMF, Mouans- Sartoux. THIOLLAY J.M. ; BRETAGNOLLE V., 2004, “Rapaces nicheurs de France”, Delachaux et Niestlé, Lausanne- Paris. Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-3 ALTERCATION EN VOL ENTRE DEUX CIRCAÈTES R. FRÈZE / CEEP – SAINTE-BAUME – JUILLET 2006 CIRCAÈTE AVEC UNE COULEUVRE DE MONTPELLIER J.-C. TEMPIER / CEEP – SAINTE-BAUME – JUIN 2002 Richard FRÈZE – Jean-Claude TEMPIER / CEEP – Sainte-Baume A2-4 ANNEXE 3 CARTES CARTE 1 – SITUATION GÉNÉRALE DE LA ZONE D’ÉTUDE Sainte-Baume Étoile/Garlaban Saint-Cyr/Carpiagne Ceyreste/Fontblanche Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A3-1 CARTE 2 – ZONE D’ÉTUDE. S07 (Fond de carte extrait de la carte régionale IGN R18 PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR; échelle : 1/185000) Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume A3-2 CARTE 3 – STATUT DU CIRCAÈTE SUR LA ZONE D’ÉTUDE (Fond de carte extrait de la carte régionale IGN R18 PROVENCE-ALPES-CÔTE D’AZUR; échelle : 1/185000) Nidification réussie Richard FRÈZE / CEEP – Sainte-Baume Nidification avec échec Couple non reproducteur Présence d’un seul individu A3-3

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