Suivi du Circaète Jean-le-blanc dans les Alpes de Haute-Provence Résultats du suivi pour l’année 2014 Photo 1 : Circaète adulte photographié sur un perchoir apprécié de cette espèce en zone montagnarde : une branche dénudée de pin sylvestre (photo P. POIRÉ – Hautes-Alpes). Sommaire 1. Inventaires 2. Reproduction 3. Régime alimentaire 4. Migration 5. Interventions d’information, de sensibilisation et échanges 6. Centre de soins de la faune sauvage 04-05 Aquila 7. Campagne de suivi 2014 8. Observations particulières 9. Campagne de suivi et objectifs 2015 10. Bases de données en ligne 11. Participants 12. Rendez-vous pour le suivi 20151. Inventaires Quatrième année de coordination du suivi du circaète dans le département, 2014 aura été une année particulièrement fructueuse en terme de résultats de suivi et d’échanges à propos de cet oiseau. Les données sont recueillies auprès de correspondants locaux (responsables du suivi d’un ou de plusieurs sites de reproduction, donc de couples de circaètes), de correspondants-observateurs réguliers (qui transmettent systématiquement leurs observations mais ne sont pas chargés du suivi de sites de reproduction) et d’observateurs occasionnels (qui transmettent occasionnellement ou régulièrement leurs observations, directement au correspondant ou via certaines bases de données en ligne). Le recueil, puis le traitement de ces observations permet de dresser le bilan du suivi exposé dans ce document. Répartition : : couple certain : couple probable : couple possible : couple ayant disparu ou déménagé Carto 1 : Situation des couples répertoriés par le groupe circaète 04 en 2014. Commentaire : La concentration des sites en Ubaye et dans les 2/3 amont du Verdon et de l’Asse s’explique par l’ancienneté du suivi qui y est effectué. Ces 3 secteurs sont probablement inventoriés presqu’entièrement. De récents résultats permettent de considérer comme exhaustif ou quasi-exhaustif le suivi dans d’autres vallées comme celles de l’Ivoire, l’Asse de Tartonne, les Duyes, la Moyenne-Bléone. Remarques : Le site Jab02 est intégré au suivi – 04 malgré son implantation dans le département voisin de la Drôme (pour quelques dizaines de mètres) : le domaine vital du couple est essentiellement bas-alpin. Un site identifié dans le département des Alpes-Maritimes n’est ni représenté, ni comptabilisé, malgré que le domaine vital de ces oiseaux puisse empiéter sur notre département.Secteur biogéo – graphique Arigeol Asse Asse de Tartonne Bes Blanche Bléone Nombre de couples-sites Occupation des sites Reproduction Correspondant 1 certain + 1 possible 6 certains + 9 probables + 2 possibles 1 présent + 1 inconnu 11 présents + 6 inconnus 2 inconnus CA CA + PL + RP + JMP + VQ + 2 certains + 1 probable 1 probable + 1 possible 1 certain + 1 probable 5 certains + 5 probables + 4 possibles 3 certains 4 succès + 1 succès probable + 2 échecs probables + 10 inconnus 2 succès + 1 échec ou abstention 2 inconnus 2 inconnus CA 2 succès + 1 succès probable + 2 échecs ou abstentions + 9 inconnus 1 inconnu 1 inconnu 3 inconnus CC + JLJ + DF + PN + CA 1 inconnu LC ? + ET ? + CA + PF AMI + FB + GP + CA 2 inconnus 1 présent + 1 inconnu 7 présents + 1 probablement + 6 inconnus Bouinenc Chalvagne Colostre 1 possible 1 possible 1 probable + 2 possibles Coulomp 1 possible 1 inconnu 1 inconnu 1 présent + 1 probablement + 1 inconnu 1 inconnu Durance 3 certains + 2 probables + 1 possible 3 certains 3 présents + 2 probablement + 1 inconnu 3 présents 1 probable 1 probable + 1 possible 1 certain 1 certain + 1 probable 1 possible 1 inconnu 1 présent + 1 inconnu 1 présent 1 présent + 1 probablement 1 inconnu 1 possible 2 possibles 1 certain + 4 possibles Duyes Galange Issole Ivoire Jabron (Noyers) Jabron (Peyroules) Largne Lauzon Laye Riou Vergons Sasse Ubaye Vaïre Vanson Verdon 2 succès + 2 succès probables + 2 inconnus 1 succès probable + 1 échec probable + 1 inconnu 1 inconnu 2 inconnus DJ + CA + MO RI ? + CA ? CA + LC ? CA JLA + CA CA CA + FGJ 1 succès 1 succès + 1 succès probable 1 inconnu YC + CA PM ? + MM + YT? + CA CA ? 1 inconnu 2 inconnus 5 inconnus CA ? JdR JdR + CA 1 probable 1 inconnu 2 inconnus 1 certain + 1 probablement + 3 inconnus 1 présent 1 inconnu CA + VS ? 1 probable + 1 possible 3 certains + 3 probables + 3 possibles 1 certain + 2 probables 1 possible 18 certains + 18 probables + 10 possibles 1 présent + 1 inconnu 4 certains + 2 probablement + 3 inconnus 2 certains + 1 inconnu 1 présent 18 présents + 1 probablement + 27 inconnus 2 inconnus CR + CA 9 inconnus FB + SG + CA + LB + GS + CJ + SL LC + ET + CA + PF CA ? PF + PNM + CA + MP + SR + FGJ + PNRV ? 1 succès probable + 2 inconnus 1 inconnu 5 succès + 4 échecs ou abstentions + 1 échec probable + 36 inconnusTotal 04 46 certains + 48 probables + 38 possibles 61 présents minimum 17 succès certains + 6 succès probables + 5 échecs ou abstentions + 12 échecs ou abstentions probables Tableau 1. Tableau récapitulatif des données : r épartition des couples selon les secteurs biogéographiques, degré de certitude et correspondants locaux concernés Ainsi, par exemple, pour le secteur Bléone (5 sites certains, 5 probables, 4 possibles) : – Présence des couples sur les sites identifiés : 7 sites occupés, 1 probablement occupé, 6 sites dont l’occupation n’a pu être vérifiée (soit inoccupés, soit suivi non effectué, soit les oiseaux n’ont pas été observés sur place lors du suivi). Reproduction des couples sur les sites identifiés : 3 couples reproducteurs certains, 11 couples dont la reproduction ou l’abstention n’a pu être vérifiée. Succès de reproduction : 2 succès (donc 2 jeunes envolés et identifiés sur leurs sites respectifs), 1 succès probable ou possible (jeune probablement envolé mais sans avoir été observé en vol, ni retrouvé mort ou blessé), 2 échecs probables mais non vérifiés, 9 cas inconnus. – – 2. Reproduction Le suivi de la reproduction n’étant, pour le moment, pas un objectif du groupe de suivi, les chiffres présentés ci-dessous ne sont qu’indicatifs. Il s’agit d’une estimation au vu des comportements observés. Chiffres : o Sites occupés : 46 certains + 48 probables. o Succès de reproduction : 17 juvéniles envolés certains + 6 probables ou très probables. o Échecs de reproduction : 5 échecs certains + 7 probables. o Couples reproducteurs : 35 (plus ou moins suivis). o Taux de reproduction : 0,65 (en retenant 23 succès certains et probables / 35 couples). 0,77 (en retenant 17 succès certains / 22 couples). A noter : Plusieurs observations ou écoutes de jeunes circaètes très probables, déjà envolés ou pas encore, sont retenues, mais sans pour autant avoir été systématiquement validées ou confirmées sur le terrain. Cette prise en compte explique certaines fourchettes ou marges d’erreurs pour la reproduction (cf. tableau 1). Le chiffre 0,77 devrait être retenu (car certain, mais très minimaliste) ; celui de 0,65 est probablement plus réaliste. Discussion : Ce résultat est nettement supérieur à ceux présentés les années précédentes. Ceci peut s’expliquer par plusieurs raisons : o des conditions météorologiques meilleures en 2014 qu’en 2012 et 2013, o un effort de suivi en fin de saison plus soutenu que les années précédentes (augmentant les chances d’observer les jeunes fraîchement envolés et de trouver de nouveaux sites avec un juvénile à l’envol), o une meilleure connaissance des sites, o la prise en compte de succès de reproduction probables ou fortement probables et non plus seulement ceux qui sont formellement validés. Dans ce cas (échecs / succès certains), le taux de reproduction est encore plus élevé (0,77 contre 0,65). Cette dernière méthode de calcul est celle recommandée par J.P. MALAFOSSE. Pour rappel, les taux de reproduction retenus par le passé. En 2011 : 0,37. En 2012 : 0,35. En 2013 : 0,32. A noter : Les chiffres du taux de reproduction sont très variables d’un secteur à un autre. Ainsi, par exemple, 2014 restera comme une année noire pour la reproduction des sites connus et suivis dans la vallée de l’Ubaye. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer (effort de suivi moindre ; coupe de bois printanière ayant décantonné un couple historique, excellent producteur depuis une dizaine d’années et s’étant très probablement abstenu de reproduction à cause du dérangement occasionné et du déménagement forcé). Le même phénomène se répète sur le secteur du Moyen et Haut-Verdon (effort de suivi moindre sur la zone Castellane-Taulanne-Rougon ; coupe de bois printanière ayant probablement décantonné et forcé à l’abstention ou à l’échec un couple installé sur un site du Haut-Verdon depuis longtemps). Le taux de reproduction sur l’ensemble de la zone est estimé à 0,65. Valeur supérieure à la moyenne nationale des 20 dernières années (0,55 à 0,6) et très proche du taux de reproduction estimé dans le département voisin des Hautes-Alpes ces dernières années. A noter : Dans les autres départements, le taux de reproduction des circaètes en 2014 est également excellent, avec un taux avoisinant 0,7 (soit 7 couples avec succès de reproduction / 10 couples présents). Certaines vallées aux conditions particulièrement favorables à cet oiseau (climat méditerranéen) voient presque tous les couples présents mener un jeune à l’envol. Taux de reproduction et effort de suivi. Comme expliqué précédemment, l’objectif du suivi reste la localisation des sites occupés afin de parvenir à une connaissance exhaustive de la répartition des populations de circaètes dans le département. Les efforts du suivi sont, pour l’instant, encore essentiellement fournis dans la recherche de sites, nettement moins dans la surveillance de la reproduction des sites connus. La reproduction n’a pu être évaluée que pour 35 couples, au maximum et avec un effort de suivi très disparate. Pour les autres couples et sur les autres secteurs biogéographiques, elle n’a pu y être suivie, faute de temps ou faute d’y avoir certifié la présence d’un couple nicheur. Certains sites ont été découverts ou confirmés par l’observation ou l’écoute du jeune au nid ou fraîchement envolé. Ce phénomène, répété en plusieurs endroits, peut biaiser (à la hausse) l’estimation du taux de reproduction. Au fur et à mesure de la connaissance des localisations de sites, le suivi de la reproduction deviendra un enjeu important, au même titre que l’occupation des sites. Ceci afin d’aider les gestionnaires à ajuster au mieux les préconisations de précautions à prendre lors de travaux forestiers et envisager l’activation de périmètres de sécurité sur ces sites. – Échec après envol du jeune Un des sites de Thoard a réservé certaines surprises au correspondant local : le couple de circaètes mène son jeune à l’envol (observé posé hors du site ; entendu plusieurs fois). Puis le jeune disparait et les adultes se mettent à construire une ébauche d’aire sur un autre arbre, proche de celui porteur du nid… Affaire à suivre cette année 2015. Photo 2 : Nid utilisé par le couple Duy01 en 2014. Jeune mené à l’envol mais probablement décédé ensuite (photo – C. ARNAUD). Photo 3 : Ébauche d’aire construite en fin de saison par le couple Duy01, après la mort probable du jeune (photo – C. ARNAUD).3. Régime alimentaire Le régime alimentaire n’a pas été suivi dans le département en 2014. L’utilisation d’une caméra n’a pas fourni la qualité d’images espérée et ces dernières n’ont pas encore été exploitées. Quelques visites au nid après envol du jeune et autres observations lors d’apports de proies permettent cependant de confirmer la présence de crapauds, de lapereaux ou levrauts et de lézards verts (enfin !) parmi les proies occasionnelles ou régulières. A noter, aussi, un gaspillage éhonté d’une partie des proies, avec ces restes retrouvés à proximité immédiate d’un nid… Photos 4 et 5 : Restes de couleuvre verte et jaune et de mammifère non identifié sous un nid (photos C. ARNAUD). …de même, certains juvéniles croulent sous l’abondance de lézards verts… Photo 6 : Proies au nid dont un jeune s’est envolé – lézard vert femelle entier et queue d’un lézard vert. Ajouter à cela une autre proie apportée au jeune et déjà ingérée (serpent) et les restes d’un crapaud (photo C. ARNAUD).4. Migration et dates d’arrivée/départ Les premières observations de circaètes (transmises) ont été effectuées le 07 mars, à Rougon. Les conditions météorologiques de février-mars étaient globalement favorables à la migration, en France, mais pas en Afrique du Nord. Bon nombre d’oiseaux ont sûrement été bloqués au Maghreb et n’ont trouvé une fenêtre météo que début-mars pour revenir en Europe, offrant des passages de plusieurs centaines d’individus/jour à la mi-mars sur les cols pyrénéens (>760 le 17 mars !) et les 18-19 mars dans les Alpes- Maritimes. Les oiseaux ont alors vite rattrapé leur retard relatif pour regagner leurs quartiers estivaux. En une journée, ils avaient traversé le sud du pays. Les 11 et 13 mars, des couples étaient observés sur site dans les vallées de la Durance et du Jabron. Ces derniers s’accouplaient et rechargeaient leur nid 48h après être arrivés. Ils ne perdent donc pas de temps ! Le couple Ver09 est revenu à St André-les-Alpes le 19 mars (contre le 21 mars en 2013 et le 23 mars en 2012). Les deux membres du couple sont arrivés en fin de matinée, simultanément ou presque. Ce qui est assez rare : les oiseaux migrent isolément et souvent, le mâle revient avant la femelle. Photo 7 : Circaète adulte mâle rechargeant l’aire en attendant le retour de sa compagne. Pour cette fois, la femelle choisira finalement un autre emplacement (photo B. JOUBERT – Haute-Loire). Les dates de départ s’étalent vraisemblablement durant tout le mois de septembre pour la plupart des oiseaux, en octobre pour les retardataires. La dernière observation rapportée de circaète dans le département date du 02 octobre 2014. Le couple Ver09 est parti de St André-les-Alpes avec une semaine d’avance en comparaison avec les années précédentes. Ou plutôt, le mâle et le jeune sont partis le 16 septembre (alors qu’ils étaient présents le 26 septembre 2013 sur site…). Oui, car la femelle s’en va souvent un peu avant, laissant le mâle terminer l’élevage du jeune de l’année. 5. Interventions d’informations, de sensibilisation et échanges Le travail d’échange de données avec les gestionnaires forestiers et autres administrations a été poursuivi en 2014 et début 2015 : Office National des Forêts, Coopérative forestière de Provence, Centre Régional de la Forêt Privée Française, Parc Naturel Régional du Verdon, Conservatoire des Espaces Naturels PACA. Des interventions de sensibilisation, d’information et d’aide à l’identification des nids de rapaces forestiers ont été organisées avec des agents de l’ONF et du PNRV.Ces initiatives représentent l’aboutissement des suivis faunistiques (circaète dans notre cas) : aider à améliorer la protection des rapaces. En aidant les acteurs de terrain à mieux appréhender les exigences et la biologie de ces oiseaux et du circaète en particulier, et donc, si possible, à mieux les prendre en compte avant toute intervention en forêt. Par ailleurs, des séances sur le terrain, avec des bénévoles du réseau de suivi (groupe circaète), ont également permis d’échanger à propos des habitats et de la biologie-comportement de l’oiseau. Ces (demi-) journées de terrain sont organisées à chaque demande de la part d’un membre du réseau – groupe circaète 04. Enfin, la structure de formation, d’information et de découverte de la nature « Alpes Provence Nature », via Raphaëlle PLANAS, a mis à disposition une stagiaire de BTS GPN à hauteur d’1 à 2 séances/ semaine pour le suivi circaète durant l’été 2014. Marion a donc participé, avec ses moyens et sa motivation, au suivi de 13 sites de reproduction dans les vallées de la Bléone et de l’Asse. Elle a permis de confirmer l’envol d’au moins 5 jeunes (probablement 7), l’absence de reproduction du couple Ble03 et a trouvé un nouveau site probable. Merci infiniment à Marion et Raphaëlle pour cette excellente initiative et cette aide ô combien appréciée (deux paires d’yeux, c’est toujours plus efficace qu’une seule). 6. Centre de soins de la faune sauvage 04-05 Aquila Le centre de soins et de sauvegarde de la faune sauvage « Aquila », basé à Plan de Vitrolles (05) a recueilli 4 circaètes blessés en 2014, dont un en provenance des Alpes de Haute-Provence. Cet oiseau a été récupéré le 22 juillet auprès des pompiers d’Allos, intervenus sur indications d’un randonneur ayant découvert l’oiseau au bord d’un sentier. L’oiseau présentait une grave blessure à une main (bout d’aile droite), qu’il s’était probablement lui-même amputée. Malgré tous les efforts entrepris, l’oiseau n’a pu être sauvé et a été euthanasié par un vétérinaire. Une électrocution est probablement l’accident ayant coûté la vie à ce circaète mâle adulte. Photo 8 : Aile gauche du circaète euthanasié à la suite d’une électrocution probable. Le plumage présente plusieurs rémiges primaires en repousse (mue en cours), ainsi qu’un pattern de mâle – peu visible sur le cliché (photo C. ARNAUD). Pour tout animal sauvage trouvé blessé ou en détresse, n’hésitez pas à contacter le centre de soins au 06 77 97 21 22 (changement de site internet en cours).7. Campagne de suivi 2014 Les conditions climatiques particulièrement favorables du printemps ont permis une rapide efficacité du suivi. Plusieurs dizaines de sites ont ainsi été confirmés dès le mois de mars. Pour diverses raisons et par manque de temps, des secteurs comme le Moyen-Verdon et l’Ubaye n’ont pas pu bénéficier de la pression de suivi habituelle. Ce n’est que partie remise. Le 05 avril, une journée de prospection et de suivi des rapaces diurnes, en particulier de l’aigle royal et du circaète, a été renouvelée. Elle a eu lieu sur les communes du Chaffaut – St Jurson, Malijai, Mallemoisson et St Jeannet. Une vingtaine de professionnels, administratifs et bénévoles y ont participé, bénéficiant de conditions printanières idéales : soleil agréable et petite brise mutine. Les observations ont permis de confirmer la présence de nombreux circaètes sur cette zone, mais sans localiser plus précisément les sites probables déjà soupçonnés. Les efforts de suivi y seront renouvelés en 2015. Que tous les participants soient remerciés pour leur implication efficace et toujours appréciée. Le 02 juin, une nouvelle opération de suivi coordonné a eu lieu sur la commune de Moriez, réunissant une poignée d’irréductibles observateurs. Les observations ont permis d’affiner quelques connaissances toutes-espèces confondues et d’observer un apport de proie (couleuvre) vers un site déjà parfaitement connu. Par la suite, un nid avec jeune fraichement envolé a été trouvé sur la zone prospectée sans grands indices préalables. Une nouvelle preuve qu’en période de couvaison, si la femelle décide de ne pas partir se dégourdir les ailes un instant ou en l’absence d’apport de proie ou d’interactions, un nid occupé passe parfaitement inaperçu. L’expérience s’est renouvelée en plusieurs endroits ces dernières années, même en connaissant le bouquet d’arbres-support… Ces opérations seront renouvelées autant de fois que possible. Cela dans toutes les zones de présence des circaètes dans le département. Si vous êtes intéressé(es) pour y participer, n’hésitez pas à prendre contact avec le coordinateur départemental ou des correspondants locaux. 8. Observations particulières En fin de saison, sur un site nouvellement découvert par un agent de l’ONF, nous avons eu droit à une matinée exceptionnelle d’observation quasi-continuelle du jeune fraîchement envolé. Des allers-retours répétés entre les airs et les alentours du nid. Et surtout, des cris poussés presque en continu et par moments, des acrobaties, numéros de voltige, exercices de vol. L’oiseau ferme soudain les ailes, se laisse tomber en une vrille et se reprend quelques mètres plus bas. Essai de voilure ? Test de matériel génétique fourni par les parents ? Ou bien exercices pratiques de manœuvres de survie ? N’importe comment, la mise en pratique a été rapide : attaque de la part d’un circaète-intrus, esquivée grâce à une vrille. Ouf ! Le jeune se réfugie en criant vers son nid tandis que maman accourt (« avole », pourrait-on dire) pour chasser l’intrus. Comme quoi, les devoirs d’école, ça sert ! Ces voltiges ont été observées, en compagnie de Marion, chez un autre juvénile volant sur site. Le jeune circaète a ensuite piqué vers un circaète-intrus, ne l’a pas quitté d’une semelle, avant d’être relayé par un de ses parents : l’adulte raccompagne l’intrus tandis que le jeune revient sur site. Manœuvre d’intimidation lors d’un comportement de défense territoriale ? Si c’est le cas, ce jeune est sacrément précoce ! Autre hypothèse : curiosité et jeu de la part du jeune, qui découvre les acolytes emplumés. Le couple Ver09 cohabite pacifiquement avec un couple de milans noirs depuis plusieurs années (depuis longtemps, probablement). Habituellement, le voisinage se passe bien, les milans se montrant les plus vindicatifs, si besoin était. Cette année, la femelle circaète s’est montrée très susceptible en fin d’élévage du jeune, en agressant plusieurs fois les milans. Alors que manifestement, aucun changement d’individus n’a eu lieu, ni chez les uns, ni chez les autes. Pour quelle raison ? Craignait-elle pour sa progéniture ? Les milans n’ont pas traîné : leurs poussins ayant été dévoré par une martre, ils ont quitté leur résidence principale plus tôt qu’à l’accoutumée… 9. Campagne de suivi et objectifs 2015 Poursuivre le suivi entamé sur le territoire départemental et ses alentours immédiats. – Confirmer l’occupation ou l’abandon des sites déjà connus (probables et certains). – Confirmer les sites soupçonnés (sites possibles sites certains). L’objectif restant une connaissance exhaustive des sites de reproduction et de la population de circaètes dans le département. Répondre aux sollicitations de formation – information pour les correspondants locaux et toute personne intéressée pour prendre part ou concernée par le suivi de l’espèce (contacter Cédric ARNAUD). Poursuivre le travail d’échange de données avec les gestionnaires et les propriétaires des milieux forestiers concernés par la présence de circaètes et répondre aux besoins d’informations concernant l’espèce, sa présence et les précautions à prendre. 10. Bases de données en ligne Deux bases de données en ligne sont consultées pour affiner le suivi : Silène (DREAL PACA – CEN PACA – Conservatoire botanique) : 25 observations enregistrées en 2014. Première année d’accès à la base et d’exploitation des résultats. Quelques observations traduisant l’existence de sites probables, à confirmer très vite. Faune PACA (LPO PACA) : 609 observations enregistrées en 2014 (pour 503 en 2013 et 554 en 2012), par une centaine d’observateurs. Dont 107 observations codées. Les observations intéressantes concernent des sites déjà identifiés. Les correspondants peuvent évidemment enregistrer leurs observations sur l’une ou ces deux bases de données. Également, certaines informations peuvent y être consultées.11. Participants : Le suivi 2013 a été effectué en collaboration et grâce aux précieuses observations recueillies par : – Les correspondants locaux – François BRETON (PN Mercantour, secteur Ubaye), Léa, Arthur, Léon, Yannick & Lionel CAVALLO (Allons), Joachim DE RONCOURT (Forcalquier), Pierre FERRY (Haut- Verdon, Coulomp), Patricia HOUZELLE (Valensole, Moustiers), Dominique JACQUEMIN (Asse de Tartonne), Jean-Luc JARDIN (Digne), Marc PASTOURET (Castellane et alentours), Raphaëlle PLANAS (Prads). – Les agents de l’ONCFS 04 – Ludovic BOURDIER, David CAUVIN, Marie-Dorothée DURBEC, Emmanuel FAURE, Stéphane GARNIER, Jean-Pierre LAVOCAT, Lionel CONIL, Pierre MASCLET, Dominique MELLETON, Sophie ROUX, Robert VILLECROSE. – Les agents du Parc National du Mercantour, secteur Haut-Verdon – Julien CHARRON, Sylvie CLAUDON, Christophe GIRARDON, Jean-Louis MICHEL. – De nombreux agents de l’Office National des Forêts – ONF 04 : Jean-Luc ARSAC, Éric AUDUREAU, Franck BARBIER, François BASSET, Philippe FAVRE, Jean-Luc GAUTIER, Laurent GRANET, Anne-Marie IGIGABEL, Michel INGRAND, Jean-Claude LABARRE, Pierre LAZARIN, Frédéric PEYRE, Gérard PEYROTTY, Jean-Michel PLACIER, Micaël REBOUL, Frédéric SERRES, Éric TASSONNE, etc. – Les observateurs occasionnels : Chris & Manuel ARNAUD, Laurent BOUVIN, Rémi BRUGOT (coordinateur 05), François GERIN-JEAN, Letizia & Philippe FORTINI, Didier FREYCHET, Sylvain HENRIQUET et Typhaine LYON (LPO Verdon), Nicolas MARTINEZ, Philippe NAWALLA, Evelyne & Dominique SAMSON, Jean-Paul & Vincent SIMON, Rose TANZY, Claude TARDIEU, Nicolas VISSYRIAS. – Les observateurs contributeurs participatifs faune paca et Silène. des sites – Plusieurs professionnels du PNR Verdon (Elsa BARRANDON, Dominique CHAVY, Jonathan COLL, Anne FERMENT, Antoine PRIOUL, etc.). – Une stagiaire volontaire et efficace (Marion MASSON). – Tous ceux que j’ai pu oublier mais qui se reconnaîtront, avec mes excuses. Photo 9 : Circaète mâle adulte en vol avec un serpent qu’il a capturé, peu après son retour de migration et sur site de suivi de migration de l’avifaune (photo P. KERN – Alpes-Maritimes).12. Rendez-vous pour le suivi 2015 : Le suivi-circaète démarre dès l’arrivée des oiseaux dans le département, essentiellement au cours des 2 e et 3 e semaines de mars. Les premières semaines de présence sont essentielles pour l’efficacité du suivi. Elles permettent également souvent de réaliser parmi les plus belles observations. Si vous souhaitez participer à une séance de suivi coordonné – collectif, ou obtenir quelques informations, vous pouvez proposer votre aide ou demander avis au coordinateur (Cédric ARNAUD – 06 61 12 64 27 / 06 71 53 90 81 / c_arnaud_2000@yahoo.fr ). Cela est envisageable tout au long de la période de présence des circaètes (mars-septembre) pour le suivi, et toute l’année pour les informations. Vous êtes évidemment les bienvenus. NB : N’hésitez pas à emmener un siège pliable pour ces séances de suivi. Les oiseaux ne coopèrent pas toujours rapidement..! Photo 10 : Interaction peu courante entre un circaète et une pie-grièche méridionale (photo G. LACASSIN – Gard-Hérault).